Carte blanche à Sylvain Tesson
Quelques mois après l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, qui eut lieu le 15 avril 2019, l’« écrivain-voyageur » Sylvain Tesson s’efforce de cerner, au fil de diverses lectures, « de quoi l’incendie de Notre-Dame est le signe ». Il évoque d’abord sa connaissance intime de la cathédrale par les escalades qu’il en a effectuées adolescent, et qui fondent son attachement à l’architecture gothique – où l’accompagnent diversement Victor Hugo et Arthur Rimbaud. Puis, se revendiquant de Paul Valéry, de Gaston Bachelard et d’André Breton, Tesson plaide pour une lecture symbolique du monde avant de livrer, à l’appui de Charles Péguy, d’Alain Erlande-Brandenburg, de Joris-Karl Huysmans, d’Eugène Viollet-le-Duc, de Simone Veil et de Julien Gracq une réflexion sur le sens de l’architecture gothique qu’il double, citant Leopold Kohr, d’une critique des « hypertrophies » de notre temps. Pour finir, Tesson, citant Antoine de Saint-Exupéry et Chateaubriand, ébauche, a contrario de la conception barrésienne de l’identité, une conception du patrimoine et de la communauté fondés sur l’émotion : une « identité des larmes ».
Sylvain Tesson est écrivain, essayiste, homme de radio et de théâtre. Ses nombreux essais, romans et nouvelles sont pour la plupart des récits de voyages. Sylvain Tesson a obtenu le prix Goncourt de la nouvelle et le Prix de la nouvelle de l’Académie française pour Une vie à coucher dehors (Gallimard, 2009), le prix Médicis essai pour l’ouvrage Dans les forêts de Sibérie (Gallimard, 2011), le prix Renaudot pour La Panthère des neiges (Gallimard, 2019) et le prix Combourg pour l’ouvrage Avec les fées (Équateur, 2024). Il a par ailleurs coréalisé ou été le sujet d’une dizaine de documentaires.
Cet épisode, présenté par Charles Personnaz (directeur de l’Inp), a été enregistré le 30 septembre 2019.
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