Clarisse et les papas. Le témoignage d'un employeur public, Jean-Philippe Deneuvy

C’est très frustrant pour un employeur d’entendre : «Merci d’avoir pensé à moi pour ce poste, mais je n’y arriverai pas. Ce n’est pas le bon moment, on en reparlera lorsque mon enfant sera grand »

 Merci à Jean-Philippe Deneuvy,directeur de la DREAL Auvergne-Rhône-Alpes, qui témoigne dans mon podcast.

 Cette peur pour certaines femmes de sacrifier leur vie familiale en acceptant des postes à responsabilités est une réalité qui bouscule.

 Il s’emploie à les rassurer sur le fait que la structure est capable de leur donner un cadre d’organisation qui leur permettrait de concilier au mieux les temps de vie.

 Avec humilité, il reconnait qu’il n’est pas toujours facile de les convaincre.

On ne peut bien sûr pas déconnecter ce sujet de la place du père et de la répartition des tâches au sein du foyer.

Les nouvelles générations sont en train d’enclencher une nouvelle dynamique à travers leurs rapports différents au travail et à la paternité, ainsi que leurs attentes très fortes en termes d’équilibre des temps de vie.

L’employeur doit aujourd’hui s’adapter à ces nouvelles dimensions. C'est du gagnant-gagnant.

Les femmes et les hommes qui travaillent à la DREALsont sa richesse.

Pour lui, il n’est pas possible d’évoquer la parentalité, l’enjeu de conciliation vie pro -vie privée sans rappeler le contexte spécifique de la fonction publique : le choix des gouvernements successifs de maîtriser la masse salariale et le nombre de fonctionnaires en réponse au déficit public.

Il en découle une charge de travail qui ne baisse pas.

La DREAL a perdu environ 150 agents en l’espace de 5-6 ans et la charge de travail est abattue avec moins d’agents que par le passé

Les jeunes parents y font souvent face en rentrant à une heure décente pour s’occuper de leurs enfants et en se reconnectant pour travailler une fois les enfants couchés.

✴️ Le principe de la frontière vie pro -vie privée est inscrit depuis près de 10 ans dans la note d’organisation de la DREAL. Cela a permis un discours managérial clair : pas de réunion se terminant après 18h ; pas de mails envoyés après 19h.

Ungroupe projet sur la parentalité (y compris la paternité) été mis en place avec des agents volontaires. 

1ers résultats : publication d’une Foire aux questions (FAQ) à destination des parents ; communication sur le sujet

Une référente Egalité F-H pilote la mise en œuvre du plan d’actions concrètes existant.

La DREAL s’est portée candidate pour expérimenter la semaine de travail de 4 jours ou 4 jours et demi.

📍Voiciles sujetsmajeursqui demandentdavantage d'efforts :

-  Des modes de garde suffisants et satisfaisants

 -  Le temps partiel subi par les femmes

 -  Les écarts de salaire F-H

 -  Très en amont, des parcours professionnels réellement mixtes (choix d’orientation des jeunes ; recrutements…)

 -  L’accompagnement des femmes dans leur carrière : axe confiance en soi

Quelques chiffres

830 agents (parité F-H)

250 agents parents d’enfants de moins de 13 ans

Temps partiel de droit : 30% des F, 9% des H.

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