Interview Yan Vervliet : contre une simplification excessive de l’hypnose, modestie, travail et ouverture

Dans cet entretien, Yan Vervliet, hypnotiste et praticien en hypnose, nous partage avec passion et engagement sa vision du métier, entre autres :

Connaître son périmètre d’intervention (médical, régulation émotionnelle / des affects, exploration de soi) et les fondements théoriques de sa pratique (retrouvez l’excellent travail de Cyrille Champagne en la matière : https://www.cairn.info/revue-hegel-2023-4-page-264.html)

2 types d’interventions possibles en hypnose (de l’importance d’être au clair sur ce que l’on fait) :
- Hypnose symptomatique : quand les gens n’ont pas le temps, les moyens, ou l’envie de faire un travail de fond
- Hypnose d’accompagnement : thérapie

Savoir vers qui réorienter, et vers quels champs de la thérapie se former quand cela se révèle nécessaire

Ce que n’est pas l’hypnose ericksonienne (entre autres) :
- Du développement personnel !
- De la thérapie brève !
- (Seulement) de l’hypnotisme !

Faire de l’hypnose sans / avant l’entretien préalable : quand c’est possible, mais l’hypnose va plus loin / plus rapidement quand on a pris le temps de relationner.
En tout cas cadrer, annoncer ce qu’on fait (importance des attentes – éventuellement à configurer – dans l’expérience hypnotique).

Donner du volume à sa pratique :
- Prendre le temps de se former (quitte à garder un « métier alimentaire » quelques temps pour se sécuriser économiquement).
- Se contenter d’une orientation présent / futur et de proposer des « échappées belles », c’est très bien pour débuter. Puis monter en compétence progressivement.
- Aller regarder d’autres techniques d’accompagnement pour mieux percevoir nos angles morts.
- Etudier d’autres outils / grilles de lecture (celles recommandées par Yan : spirale dynamique, méditation, états du moi, ennéagramme).

Quelques stratégies pour développer son activité :
- Ne pas faire payer la 1ère séance d’un client « médical » (et / ou sa famille)
- Faire de l’hypnose ludique à tout son entourage
- Animer des ateliers autohypnose / faire des salons
- Soigner sa compétence (auto-challenge) et/ou sa communication
Se faire accompagner (permet d’apprendre le métier de l’intérieur quand on consulte un collègue, et de prendre du recul sur notre propre philosophie de pratique quand on se fait accompagner avec d’autres techniques) et superviser.
Prendre soin de soi.

L’avenir pour la thérapie, c’est le collectif : travailler en réseau, sortir de la toute-puissance d’individus isolés.
Se méfier des récits de séance enjolivés et des mythes concernant notre profession (ne rien faire, la séance unique, la technique universelle, inconscient protecteur omniscient omnipotent…) : si le glamour donne du carburant au changement, s’il le facilite, le fluidifie, il ne le fait pas.

https://www.yanvervliethypnose.com/
https://www.revelucideditions.com/livres/hypnotherapie-reel-ou-imaginaire/

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