[Energie et mobilité #3] Allier numérique et écoconduite
Les solutions numériques pour faciliter l’écoconduite existent, et WeNow en fait partie. Comment fonctionne une telle solution, d’un genre nouveau en France ? Est-elle adaptée à tout type de véhicule ? Quelles réductions de l’empreinte carbone présage-t-elle ? Quelles sont les bonnes pratiques à adopter en tant qu’automobiliste ?
Pour répondre à ces questions, et bien d’autres encore, Techniques de l’Ingénieur reçoit Fabien Carimalo, cofondateur de WeNow.
Vers un changement des habitudes [0:00 - 7:50]
Le but derrière WeNow n’est pas de décarboner les émissions carbone sur les routes, mais de changer le comportement des conducteurs en les incitant à opter pour l’écoconduite. Grâce à un boîtier connecté, les émissions du véhicule sont mesurées et ensuite transmises à l’application WeNow qui va afficher ces chiffres à l’intention du conducteur et lui recommander la démarche à suivre (un « coaching ») pour réduire, « de 10 à 15% », sa consommation énergétique. Fabien Carimalo évoque ce rapport, publié en juin par le Haut Conseil du Climat et qui rappelle que le transport est le secteur ayant le plus d’impact CO2 en France : « Le secteur des transports en France est le premier contributeur aux émissions de gaz à effet de serre territoriales avec une part de 31 % en 2019, soit 136 Mt éqCO2 ». Précisons toutefois que la solution WeNow est pour l’instant réservée aux flottes de véhicules des entreprises.
Un environnement de données compréhensible [7:50 - 26:20]
Un système de points auquel s'ajoutent des challenges mis en place par WeNow « de manière systématique ou pas », qui pourraient aboutir à des récompenses (selon le souhait de l’entreprise cliente), fait partie de l’environnement de l’application. « Un gestionnaire de flotte ou un manager va avoir accès à une série de données, mais nous sommes conscients du fait que trop de données tue la donnée », prévient Fabien Carimalo. « L’enjeu pour nous n’est pas de mettre à disposition des mégaoctets et des gigaoctets de données auprès d’une personne qui n’aura pas le temps de les utiliser, mais de mettre en place un système qui est simple, centré sur l’essentiel et facilement compréhensible».
Une centaine de sociétés clientes [26:20 - 45:40]
« Nous avons choisi de partir sur les véhicules de sociétés car c’est déjà l’environnement le plus sensibilisé à la réduction de l’empreinte carbone», explique Fabien Carimalo. Avant de poursuivre : « Il y a des obligations pour les entreprises, même dès leur création, notamment sur la nécessité de réaliser un bilan carbone. Aujourd’hui, cela s’est largement généralisé en France, avec la loi d’orientation des mobilités qui impose aux entreprises d’une certaine taille d’inclure dans leur flotte une part plus ou moins significative de véhicules électrifiés. Il y a donc un enjeu de contrainte du côté du secteur privé, mais aussi un enjeu stratégique et marketing pour les grands groupes qui doivent montrer l’exemple surtout qu’ils ont les moyens d’engager la transition ».
Sobriété énergétique tout en gaming [45:40 - 51:22]
Pourquoi adopter l’engagement par le jeu ? Réponse de Fabien Carimalo : « L’écologie punitive, pour nous, n’a aucun avenir. Il faut donner aussi un sens positif à l’action communautaire, collective, à l’encouragement, et au fun. Ce sont des leviers énergétiques qui font partie de notre société et de notre culture. L’apprentissage par le jeu est quelque chose qui est presque naturel. Il est beaucoup plus puissant d’apprendre sur le climat et d’aller vers la sobriété énergétique, tout en s’amusant. Cela donne envie d’y revenir. D’où notre conviction : si nous voulons avoir de l’impact et fédérer à grande échelle, le jeu est un levier puissant qui fait partie du quotidien des jeunes générations. »
Références citées :
Les rapports du Haut Conseil du Climat
La loi d’orientation des mobilités
Pour aller plus loin :
Powered by Ausha 🚀