PROTÉUS
Est-il encore possible de créer sans IA ? Cette œuvre semblant sortir tout droit de la science-fiction pourrait en être la preuve. Protéus est une installation lumineuse entièrement dessinée et réalisée à la main. Au croisement des univers organiques de l’Art nouveau et fantastiques de l’architecture gothique, ses surprenantes variations de couleurs sauront vous transporter à la nuit tombée vers d’autres univers. Une évasion par l’imaginaire.
Julien Léchelle est un artiste qui explore la lumière, la sculpture et la photographie. Son travail repose sur la construction de structures modulables et lumineuses appelées Protéus. Ces structures polymorphes lui permettent ainsi d’exposer sur différents festivals européens, et de travailler sur la photographie lors d’installations libres effectuées en pleine nature.
- - -
Transcription de la pastille sonore :
La silhouette monumentale de "Protéus" semble tout droit sortie d’un univers de science-fiction, telle une cathédrale de lumière fantastique. Elle est inspirée des architectures gothique et Art nouveau, avec ses pinacles et ogives tout en entrelacs organiques.
Sa structure est entièrement modulable d’où son nom, "Protéus" : dans la mythologie grecque, Protée est une divinité dotée du pouvoir de se métamorphoser. Chacun des 30 panneaux lumineux comporte un à deux rubans LED, plus vertueux pour l’environnement, qui diffusent leur lumière dans des lames de plexiglas. Au final, 14 projecteurs et 56 rubans lumineux composent l'œuvre, et sont synchronisés sur un programme de lumière créé pas à pas.
Ne cherchez pas comment l’IA a pu intervenir dans cette installation monumentale : Julien Léchelle, son auteur, a tout fait lui-même ! Il revendique ne pas vouloir utiliser les ordinateurs dans son processus de création, car il considère l’art comme un sanctuaire de l’expression humaine.
Dessin à la main, reproduction de tous les éléments avec des outils électro-portatifs, programmation des lumières sur un contrôleur lumière « manuel » : l’artiste est un proto-créateur, selon la typologie de Yann Ferguson, sociologue à l’INRIA et spécialiste de l’IA. L’artiste est dans la négation de ce que peut apporter la machine à la créativité, parce que la machine, fondamentalement, dénaturerait son intention.
C’est justement ce contre-pied total dans la relation entre intelligence artificielle & création qui a démarqué l’artiste lors de la sélection des œuvres exposées à Lumières sur le Quai. Le festival présente ainsi un panel des possibles où l’IA dialogue à divers degrés avec les artistes. Simple outil complétant la panoplie des médiums jusqu’à la co-création avec l’artiste, voire, comme ici, son absence totale, tel un acte de résistance assumé par l’artiste.
"Protéus" est une œuvre contemplative, à découvrir de jour, et observer de nuit. Elle prend toute sa dimension à la tombée de la nuit, car le travail de l’artiste repose sur la lumière. Laissez-vous transporter par ses surprenantes variations de couleurs, pour une évasion par l'imaginaire vers d'autres univers.
Crédit visuel : Julien Léchelle
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Powered by Ausha 🚀