Movember - Le cancer de la prostate
Le mois de novembre est traditionnellement consacré à Movember dans le monde de la santé. C'est la contraction des mots novembre et moustache en anglais.
Movember est un mouvement de prévention santé lancé il y a vingt ans, qui a pour but de sensibiliser le grand public et de lever des fonds pour la recherche sur les maladies masculines. Il se déroule chaque année en novembre, invitant traditionnellement les hommes à se laisser pousser la moustache.
Pour évoquer Movember et plus particulièrement la lutte contre le cancer de la prostate, le plus fréquent chez l’homme après 50 ans, notre podcast santé accueille le Docteur Karim Kellou, médecin cadre responsable du service d’urologie au GHOL, à l’Hôpital de Nyon.
Deux invités, Pierre et Marc, apportent également leur expérience de lutte contre le cancer de la prostate à travers leur témoignage patient au micro de Santé-vous bien, le podcast du GHOL.
Les urologues s'occupent de tout ce qui concerne la santé masculine : cancer de la prostate, cancer des testicules, problématiques de santé mentale, etc... La prise en charge du cancer de la prostate a énormément changé : on le connaît mieux, on le diagnostique plus tôt. Son incidence augmente mais sa mortalité baisse, concluant à une meilleure prise en charge de ce cancer.
Le diagnostic du cancer de la prostate s'effectue simplement avec une prise de sang qu'on appelle PSA, marqueur spécifique de la prostate mais pas forcément du cancer et peut pousser le médecin traitant à orienter le patient vers un spécialiste urologue. Le médecin urologue prendra en compte l'aspect psychologie, l'état et la personnalité du patient ; tout en tenant compte de l'âge car cela reste une épreuve qui peut être perçue différemment selon l'âge à laquelle la maladie se déclare. L'IRM permet ensuite de cibler la zone qui mérite une biopsie, à partir de là on diagnostique le cancer à un stade le plus précoce possible.
Parmi les signes d'alerte, le taux élevé de PSA est vraiment un indicateur important, c'est le premier indice qui peut être donné, le point de départ. Ce contrôle s'effectue via une simple prise de sang, qui dure quelques minutes et permet pour l'occasion de contrôler d'autres valeurs par la même occasion. On ne ressent pas de douleur, on ne s'en aperçoit pas forcément dans son mode de vie. La sensibilisation à ce test PSA est indispensable pour surveiller cette pathologie si une dimension génétique existe vis-à-vis du cancer. Le poids de l'hérédité dans le cas du cancer de la prostate, comme dans le cancer du sein, est prépondérant. Les recommandations européennes sont de doser le PSA entre 50 et 75 ans pour les hommes, et dès 45 ans si il y a des antécédents familiaux (oncle, cousin, père, ...). Les tests génétiques sont aussi très importants pour sensibiliser plus tard la descendance. Même si cancer il y a, on parle de cancer de prostate qui est assez particulier et est bien pris en charge.
Une fois que le diagnostic est posé, se déroule la phase d'hospitalisation avec l'opération et l'ablation de la prostate. Elle peut être consolidée par une radiothérapie, selon le moment du diagnostic si le cancer est localisé à la prostate, si il y a des métastases ou pas. On peut être amené à faire du traitement complémentaire mais on est dans une prise en charge personnalisée avec du cas par cas, en prenant en compte également la volonté du patient.
L'opération peut amener des effets secondaires et des conséquences dans la vie personnelle de tous les jours, liés à la position de la prostate. Elle participe à la continence urinaire, en enlevant cet élément il peut y avoir des effets sur cette continence. Elle est intimement collée aux bandelettes neurovasculaires, qui contrôlent l'érection et tout traitement peut entraîner une dysfonction érectile. Les conséquences peuvent être là, à des degrés différents, tout en expliquant à chaque patient ces potentialités. Lorsqu'on fait un traitement pour guérir d'un cancer de prostate, on se projette au moins à dix ans.
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