#1
Alain, tu as 17 ans quand tu pars de Guadeloupe vers l'Hexagone pour te former. Pourquoi partir ?
02:55
#2
C’est une question d’adaptation quand on part travailler à l’étranger ?
04:23
#3
Quel regard portais-tu sur la Guadeloupe à ce moment-là ?
05:26
#4
Cindy, tu découvres pour ta part Bourges. Quelles sont les différences à ton arrivée en France hexagonale ?
06:37
#5
Par quoi a commencé ton rêve de carrière ?
07:15
#6
Ton stage est prévu mais ça ne se passe pas comme prévu. Comment tu vis ces revirements professionnels ?
08:05
#7
Ça représente quoi l’international pour toi ?
10:10
#8
Cindy tu as été confrontée à 17 cultures différentes au travail. Quels chocs culturelset quel management interculturel ?
12:32
#9
Jimmy, comment es-tu devenu acheteur en grande distribution ?
13:36
#10
Tu penses moins à la Guadeloupe jusqu’au jour où en 2012, tu perds une personne proche.
15:22
#11
Que t’ont apporté ces années multiculturelles loin de ta terre natale ?
16:07
#12
Le fait d’être parti loin vous a donné une forme de crédibilité ?
17:01
#13
Cindy, comment se passe ton retour choc en Guadeloupe ?
20:04
#14
Raconte-nous Jimmy comment tu as vécu ton retour en tant que directeur de magasin ?
21:44
#15
Alain, tu reviens en Guadeloupe à tes 28 ans. On te perçois comme jeune, inexpérimenté, froid à ton retour ?
23:24
#16
Qu'est-ce que tu mets en place dans ce contexte hostile en tant que manager ?
24:50
#17
J’entendais “il est parfois plus difficile de manager avec ses semblables qu'avec des personnes de la diversité.”Pourquoi rentrer ?
25:43

Partir et revenir : manager à l'international 1/2
Manager sur sa terre natale ou ailleurs ? GERME, à l'occasion de l’événement Escale Guadeloupe a tendu le micro à 3 managers adhérents pour parler de leurs choix professionnels : Cindy Dahomay, Alain Bazir et Jimmy Loques.
Alain, tu as 17 ans quand tu pars vers l'Hexagone. Pourquoi partir ?
Je pars car je veux nourrir la population dans le contexte de famine en Ethopie. On est en 1987, je me lance dans l'aquaculture. Après Nancy, Montpellier, je pars au Vietnam où j'ai dû m'adapter car c'était la fermeture de l'embargo. Après Marseille, Boston, je travaille au Cambodge où j'ai retrouvé des similitudes avec mon territoire. Tous ces postes, le but c'est gagner de l'expérience pour pouvoir rentrer en Guadeloupe et développer le pays.
Cindy, ça représente quoi l’international pour toi ?
Mon père est Guyanais et j'ai eu l'occasion de l’accompagner pour voir le décollage de la fusée. Je lui ai dit “je veux faire ça” et j'intègre une école dans le risk management à Bourges. Je prévois un stage en Floride, mais les attentats de 2001 changent mes plans et je me retrouve à Orly aéroport dans le risque bagages. Puis j’atterris dans le BTP pour construire des écoles avec Vinci à Mayotte. L'international, c'est la découverte de l'autre, c'est apprendre la diversité et pouvoir ramener chez soi des bonnes pratiques, une ouverture d'esprit.
Quels chocs as-tu rencontré Cindy dans ton management interculturel ?
C’est arrivé que j’organise une réunion avec 17 nationalités. On dit le mot de trop sans savoir pourquoi, et tout le monde est fâché. Par exemple, mon collègue grec, si on n'est pas passé lui serrer la main, il est contrarié. Mon assistante algérienne, comme les Français disent tout le temps “merde”, ça la choque. Mais j’ai eu la chance d’être formée pour manager la diversité.
Jimmy, que t’ont apporté ces années loin de ta terre natale ?
Le bac en poche, je pars à Paris en STAPS, puis devient commercial en informatique. Je reprends mes études pour un master et je pars à Londres dans une société d’acheteurs en lien avec le Club Med. Je reviens sur Paris et j’avais un contrat où la maison mère était au UK, donc il y avait beaucoup d'allers-retours. Jusqu’au jour où je perd un proche et décide de revenir en Guadeloupe. J’ai engrangé de l’expérience, de l'argent, des compétences, de la crédibilité, « devenir quelqu'un », rendre fiers les parents.
Comment se passe votre retour en Guadeloupe ?
[C] Je reviens et on me dit “tu es venue prendre ma place.” Je réalise que je suis un changement. Ça m'a poussé à aller chercher d'autres outils de manager. C’est parfois plus simple quand on vient de l’extérieur d’appliquer de nouveaux codes que quand on revient, où il faut réappliquer les codes de management de la diversité sur nos propres pairs.
[J] Une fois directeur de magasin, ça m'est arrivé qu’un client demande à voir “le vrai patron”. On se remet en question, d'où le syndrome de l'imposteur. Il m'a fallu apprendre à travailler et vivre en Guadeloupe en tant qu'adulte. Parce que je suis parti après le bac, j'ai construit ma vie d'homme en dehors de l’île. Donc, je reviens, par exemple, le matin, si on passe dire bonjour et qu’on loupe une personne, elle va faire en sorte que la journée ne va pas bien se passer.
[A] Au retour, c'est la réunion de travail en équipe. On me dit “Pourquoi les administrateurs t'ont choisi, tu ne nous a même pas salué à l’entretien». Le bonjour avec un sourire, comment ça va, je l'avais peut-être oublié après 11 ans. J'ai commencé par aller sur le terrain avec eux, montrer que je pouvais faire comme eux. On avait beaucoup de réunions d'animation, j'ai essayé d'être exemplaire.
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