Un été africain… - Par Rachid BOUFOUS
L’été 2023 aura été marqué en Afrique par deux évènements majeurs : les coups d’états au Niger et au Gabon. Deux pays connus pour être de véritables « scandales géologiques », tant les richesses en minerais, pétrole, uranium et autres matières premières, y sont colossales.
Au Niger un président démocratiquement élu, avec l’aide de l’occident, a été renversé par une junte militaire le 28 juillet dernier. Au Gabon un président «antidemocratiquement» élu, avec l’aide de l’occident aussi, a été renversé par sa propre garde prétorienne, ce 30 Août 2023.
Ces deux États sont traditionnellement placés sous l’influence de la France où ce pays possède d’énormes intérêts. Précédemment, d’autres pays africains, placés aussi sous l’influence française, ont connu des coups d’états militaires comme le Mali, le Burkina-Fasso ou la Guinée.
Un véritable bouleversement est entrain de s’opérer en Afrique. L’influence française s’effondre comme un château de cartes. Pour le plus grand bonheur de la Chine, de la Russie et même des États-Unis, qui rêvent depuis des lustres de supplanter la France sur le continent…
D’autres dictatures commencent à trembler, au vu des bouleversements opérés dans ces pays voisins, comme le Cameroun, le Congo Brazzaville, la Guinée Équatoriale où respectivement, Paul Biya, Denis Sassou-Nguesso, Mathias-Nguema sont au pouvoir depuis 40 ans sans interruption ou presque. Au Rwanda, Paul Kagamé tient les rennes du pays depuis 14 ans. Un peu plus loin, dans la sphère anglophone Yoweri Musseveni est à la tête de l’Ouganda depuis 40 ans aussi. En Égypte le Maréchal Abdelfattah Sissi est au pouvoir depuis 2013 et compte le rester à vie, comme son prédécesseur Housni Moubarak qui y a régné de 1981 à 2011. En Éthiopie les guerres interethniques font rage.
En Algérie, l’armée qui détient la réalité du pouvoir depuis 1962, cherche actuellement un remplaçant à Abdelmajid Tebboune, arrivé par accident en 2019, mais à force de mensonges éhontés, a gravement décrédibilisé son pays à l’échelle internationale. Les militaires cherchent à le remplacer rapidement par le discret premier ministre Aïmene Benabderrahmane, faute d’avoir trouvé d’autres candidats « crédibles »…
En Côte d’Ivoire, Allassane Ouattara est de plus en plus décrié par une population laminée par la crise économique.
Au Sénégal, Macky Sall a renoncé à se représenter à l’élection présidentielle de 2024 sous la poussée de la rue Dakaroise.
Au Soudan, la guerre civile fait des ravages entres les deux factions de l’armée et des forces spéciales.
En Tunisie, Kaid Said arrivé démocratiquement au pouvoir s’est transformé en véritable dictateur, suspendant toutes les institutions du pays.
En Mauritanie, à la junte de Mohamed Ould Abdelaziz a succédé démocratiquement, Mohamed Ould d’El Ghazouani, en attendant qu’il soit remplacé un autre coup d’état militaire, qui ne saurait tarder...
La multiplication des putschs en Afrique est une espèce d’ajustement à la crise de l’État autant qu’à celle de la démocratie. En Afrique, les armées prétendent de longue date déverrouiller des situations de crise exacerbées par la faiblesse structurelle des institutions et des États eux-mêmes.
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