Mauritanie : Des élections test pour...2024 - Par Mustapha SEHIMI
Le 13 et 27 mai courant, les Mauritaniens se sont rendus aux urnes pour élire les 176 membres de l'Assemblée nationale -une chambre unique- des 13 conseils régionaux et des 238 conseils municipaux. Des scrutins qui ont été un test pour 1e président Mohamed Ould Ghazouani au pouvoir depuis 2019.
Le parti présidentiel, Insaf, avec ses alliés, a remporté une large victoire, améliorant ses résultats de manière majoritaire tant par rapport à 1'Assemblée sortante qu’aux institutions territoriales. Même si le chef d’Etat n'a pas annoncé officiellement sa candidature pour la magistrature suprême l'année prochaine, celle-ci ne fait aucun doute...
Participation massive mais... fraudes
Vingt-cinq partis se sont disputés 1e vote de quelque 1,8 million d'électeurs dans le premier scrutin du 13 mai, la participation électorale a été élevée, à hauteur de 71,8 % - un taux significatif de mobilisation citoyenne.
Le parti présidentiel a obtenu 80 sièges et ses alliés 36, soit 116 au-dessus de la majorité absolue (89). L'opposition, elle, n'a pu décrocher que 24 sièges dont 9 seulement pour le mouvement islamiste Tewassol, les autres répartis entre des petites formations et Sawab d'obédience nationaliste arabe.
Ce dernier a tiré profit d'une alliance avec le militant anti-esclavagiste, Biram Dah Abeid, classé deuxième qui avait réussi à obtenir 18,60 % des voix au premier tour de l'élection présidentielle de 2019.
Dès la proclamation des résultats, le 13 mai dernier, les partis de l'opposition ont dénoncé des "fraudes énormes". Même une dizaine de partis de la majorité présidentielle ont mis en cause des "manquements et des faiblesses notoires dans le fonctionnement de la CENI (commission nationale électorale indépendante ».
Ce que conteste le président de cette institution, Dah Ould Abdeljalil, qui a salué" lui, la participation massive du peuple mauritanien dans le calme et la discipline..." en relevant cependant au passage" les difficultés énormes auxquelles elle a dû faire face dans la tenue de ce triple scrutin".
Les scrutins des 13 et 27 mai ont sans doute pour le président Ghazouani le goût de la victoire. Mais en même temps, il ne peut évacuer cette interrogation: celle de l'inconnu dans un avenir prévisible lié à l'élection présidentielle prévue en 2024.
C'est qu'en effet il doit faire face désormais à une opposition : elle conteste avec force les résultats électoraux ; et elle s'est totalement reformée autour de nouveaux profils.
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