Le Maroc devrait-il s’inquiéter de la Françalgérie ? - Par Aziz BOUCETTA
Il est temps de revenir sur ces relations entre les deux voisins que tout unit mais qui sont désunis, que tout rapproche et qui demeurent si éloignés, le Maroc et l’Algérie. Jusqu’à ces dernières années, l’hostilité était « gérable », chacun parant les coups de l’autre, usant des nombreuses ficelles diplomatiques ; mais depuis l’arrivée du président Abdelmajid Tebboune, l’hostilité menace de basculer en hostilités et avec une étrange « caution » française, l’avenir s’annonce sombre.
La tension augmente singulièrement depuis deux ans, depuis cet été 2021 où, prenant prétexte d’une des ‘ficelles diplomatiques ‘ utilisées par le Maroc, en l’occurrence l’allusion aux Kabyles faite par l’ambassadeur marocain Omar Hilale, Alger se crispe, accusant le Maroc de tout et de rien, ne s’embarrassant même pas du seuil minimal de crédibilité que requiert toute action politique ou diplomatique. Et, en août de la même année, Alger rompt les relations diplomatiques puis ferme l’espace aérien aux aéronefs marocains.
Le pouvoir algérien, concentré sur la situation interne de son pays et tout à la recherche d’un danger extérieur pour tenter une vaine mobilisation autour de lui ou, au moins, se permettre une justification de son animosité à l’égard de Rabat, donne le sentiment de gravir un escalier de la tension, qui mène vers le point de non-retour, le conflit ouvert.
Dans une récente interview de M. Tebboune accordée au quotidien français le Figaro, le président algérien dit ceci : « Nous avons rompu nos relations diplomatiques avec le Maroc pour ne pas faire la guerre » ! Le mot est prononcé, et il indique et implique qu’il y a eu une « réflexion » autour de la question. Le Maroc devrait-il s’inquiéter, sachant que le budget militaire algérien réalise un bond inquiétant de plus de 110%, passant de 10 milliards de dollars environ à près de 23 milliards, avec un ratio PIB doublant d’une année sur l’autre, de 5,8% à 12% ? On sait que la nouvelle constitution algérienne autorise désormais l’armée à intervenir en dehors des frontières et, dans le même entretien, Abdelmajid Tebboune explique aussi la rupture des relations avec le Maroc par le fait de « l’agression des forces spéciales marocaines pour prendre une partie de notre territoire dans l’extrême sud ». Aussi faux qu’inquiétant.
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