Une entité juridique et citoyenne pour sauver le Rhône
Le Rhône subit le réchauffement. On prévoit ainsi une baisse de 30% du débit d'étiage (le débit minimum d'été).
Pour autant, le Rhône est un fleuve puissant qui peut jouer pleinement son rôle pour faire face au changement climatique. Sous certaines conditions... Tous les acteurs ont une responsabilité.
Pour ce dernier épisode, je vous emmène sur le Rhône. Un fleuve largement aménagé avec pas moins de 19 infrastructures produisant de l'électricité 100% renouvelable.
L'ensemble de ces équipements est géré par CNR. La Compagnie Nationale du Rhône joue un rôle de chef d'orchestre entre la Suisse et la Méditerranée.
Clémence Aubert est responsable du pilotage stratégique au sein de la Compagnie Nationale du Rhône. " La CNR a trois missions : la production d'hydroélectricité, le développement de la navigation sur le fleuve, l'irrigation et les autres usages agricoles. Elle a aussi une mission de préservation de l'environnement. CNR a un ambitieux programme de restauration et de renaturation. Des bras du Rhône ont été remis en eau. Pour cela, nous avons détruit certains ouvrages construits au 19ème siècle, comme des épis. On a aussi rétabli la continuité pour le passage des poissons. "
La Compagnie Nationale du Rhône a construit le port de Lyon (aujourd'hui Port Edouard Herriot) en 1938. Cet équipement connait un renouveau pour être en phase avec les jeux du climat. Clémence Aubert explique : " Le port devient la base arrière de la logistique urbaine fluviale..."
Au fil des épisodes de ce podcast, nous avons bien compris que l'eau était l'affaire de toutes et tous.
Tous les utilsateurs de la ressource, et ils sont nombreux, doivent travailler main dans la main... sous le regard aiguisé des citoyens. Encore faut-il que ses derniers comprennent tous les enjeux autour de l'eau. Celle qui dévale les montagnes, celle qui circule dans les fleuves et les rivières, celle qui arrive au robinet... bref l'eau indispensable à la vie !
L'Appel du Rhône est une inititaive partie de Suisse, soutenue par la Ville et la Métropole de Lyon. Avec comme objectif : la reconnaissance du fleuve Rhône comme personnalité juridique et l'instauration d'un Parlement des Eaux où les citoyens auraient toute leur place...
J'ai rencontré Charlène Descollonges. Cette jeune femme est ingénieure hydrologue. Elle est aussi cofondatrice de l'association Pour Une Hydrologie Régénérative. Charlène est aussi l'auteure du livre " L'eau : Fake or Not ";
Charlène Descollonges nous explique : " Nos activités humaines s'accaparent quelques 24 000 milliards de m3 d'eau chaque année, soit la moitié de l'eau des fleuves et des océans. Le changement climatique va exacerber tous les impacts néfastes que l'on a déjà sur le cycle de l'eau. ";
Charlène Descollonges insiste sur l'empreinte eau. 4 à 5000 litres d'eau par jour et par Français. " Pour éviter de consommer de l'eau verte, il falloir changer notre alimentation, végétaliser, manger moins de viande, plus local, de saison... "
" L'Assemblée Populaire du Rhône va permettre aux citoyens de s'emparer de ces questions. Le Rhône doit ainsi devenir une entité juridique à part entière pour être mieux protégé ".
Pour terminer, une question existentielle : les Lyonnaises et les Lyonnais qui aiment plus que tout leur fleuve, pourront-ils un jour s'y baigner ?
Nous avons poser la question à Nicolas Chantepy, le directeur adjoint de l'Agence de l'Eau Rhône Méditerranée Corse. Pour lui, il y a deux questions : celle de la qualité des eaux et celle de la sécurité.
" Les eaux du rhône sont plutôt de bonne qualité, sauf épisode pluvieux important. Il y a une demande sociale de pouvoir réinvestir le fleuve. La baignade sera l'aboutissement de tous ces efforts ".
C'est sur cette note pleine d'espoir que nous conclurons ce podcast Entre Rhône et saône réalisé à l'occasion du Festival qui se tient du 30 juin au 2 juillet.
Un week-end pour développer nos connaissances sur l'eau tout en s'amusant...
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