« Opération séduction » - Par Ahmed NAJI
« Modèle de stabilité politique et sociale », loué pour sa résilience et sa volonté de réforme, le Maroc est paré de ses plus beaux ornements dans le discours de l’ambassadeur de France à Rabat. Une version adaptée de la fable de la Fontaine, toutefois diminuée du « fromage » Sahara.
Philipe Lecourtier, ambassadeur de France à Rabat, en poste depuis décembre 2022, sait devoir gérer une relation maroco-française traversant une sévère tempête.
La question est de savoir s’il est doté de la bonne grille de lecture pour interpréter correctement les causes de la crise entre les deux pays, auparavant réputés entretenir d’excellentes relations, malgré quelques tensions passagères.
L’accent mis par l’ambassadeur de France à Rabat sur les « réalités humaines qui nourrissent les relations entre la France et le Maroc », leur passé ainsi que leur avenir, qu’il ne faudrait surtout pas insulter, est de bon escient.
La communauté marocaine en France, c’est plus de 1,7 millions de personnes, aussi utiles à leur pays d’accueil qu’à leur pays d’origine. Tout autant que les 51.000 Français qui résident au Maroc, sans se plaindre de racisme.
La confiance des opérateurs économiques
Si le niveau des échanges commerciaux est un bon indicateur de la qualité des relations entre les deux pays, 147 milliards de dirhams, en hausse de 24% par rapport à l’année d’avant, les flux des investissements directs est encore plus parlant, du fait du degré de confiance qu’ils requièrent.
La France est le second investisseur étranger au Maroc, avec un volume de 3,78 milliards de dirhams, en 2022, en baisse de 2,2 milliards de dirhams. La plus haute place du podium, qu’elle occupait en 2021, lui a été confisquée par les États-Unis, qui ont consenti un flux de 6,16 milliards de dirhams l’année écoulée, d’après les statistiques de l’Office des changes.
Le stock des investissements français au Maroc se chiffrait à 10,2 milliards d’euros, à la fin de l’année 2017, d’après les données de la Banque de France. Ce chiffre représente 62,8% des IDE français en Afrique du Nord et 19% de ceux orientés vers l’ensemble du continent africain.
Il est, cependant, beaucoup moins connu que le royaume est le premier investisseur africain en France, avec 1,7 milliards de dirhams engagés en 2022, selon les chiffres de l’ambassade de France à Rabat. Ce qui fait du Maroc le premier employeur africain en France et le second en termes de création de projets.
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