MDM : Un "marhaba" d'accueil qui ne dépasse pas les frontières du Royaume ? - Par Mustapha SEHIMI
Le 10 août est la Journée nationale des Marocains résidant à l'étranger. Une opportunité qui permet, annuellement, de faire le point sur la situation de notre communauté présente dans pas moins de 50 pays. Cette fois-ci, le thème retenu est le suivant : "Jeunes MRE : attentes et contributions". Diverses manifestations régionales et locales ont été organisées à travers le Royaume : CRI, municipalités, cadre associatif aussi. C'est évidemment à relever mais pour autant cela ne doit pas évacuer cette problématique de fond : l'optimisation de la place et du rôle des MDM dans la vie sociale, économique et politique.
MDM : Un "marhaba" d'accueil qui ne dépasse pas les frontières du Royaume ?
L'on dispose à cet égard, entre autres, d'une grille de lecture offerte par le Discours Royal du 20 août 2022. Qu'en est-il un an après ? Cette communauté est de l'ordre de 5,6 millions de personnes auxquelles il faut ajouter quelque 800.000 juifs marocains sépharades en Israël et d'autres encore dans la diaspora. Les liens des uns et des autres sont particuliers, c'est connu : un profond attachement au Royaume et à la défense de ses intérêts supérieurs. Mais ce qui reste encore à l'ordre du jour c'est cette question de principe posée par le Souverain, voici un an :"Qu'avons-nous fait pour renforcer le sentiment patriotique de nos immigrés ? Le cadre législatif en place et les politiques publiques tiennent-ils compte de leurs spécificités ? Les procédures administratives sont-elles adaptées à leurs attentes du moment ? Leur avons-nous assuré l'encadrement religieux et éducatif nécessaire ?".
Pas d'avancée...
À un premier niveau, celui du gouvernement, peut-on parler d'une avancée dans ce domaine ? Rien n'est moins sûr : après une réunion le 30 août dernier d'une commission interministérielle présidée par le chef de l'exécutif puis une autre en juin dernier, l'on en attend encore le résultat. Des sous-commissions auraient planché sur les multiples aspects de ce dossier, mais pour 1'heure des mesures concrètes peinent à être rendues publiques. Preuve dans ce domaine - comme dans tant d'autres- que des orientations Royales n'arrivent pas à être prises en compte et appliquées par le gouvernement. Même constat pour ce qui regarde les mesures d'accompagnement demandées en faveur des projets d'investissement des MMD : les banques, les institutions financières ont-elles innové en proposant des conditions de financement appropriées ? Voire.
Cela dit, les textes méritent d'être rappelés: tel l'article 16 la Constitution sur " la protection des droits et des intérêts légitimes" de tous les citoyens; tel aussi l'article 17 sur les MRE comme électeurs et éligibles; ou encore "leur participation aussi étendue que possible... aux institutions consultatives et de bonne gouvernance créées par la Constitution ou par la loi". Potentiellement, le champ de leur participation est important : il est pratiquement sans limite - comme tous les citoyens marocains. De fait, la concrétisation de tous ces droits reste encore bien formelle. Pour ce qui est de l'élection des membres de la Chambre des représentants, rien n'a été entrepris à ce jour : ni des circonscriptions électorales à l'étranger, ni le droit de voter et de se porter candidat ; ni des élus MRE au sein de cette institution. L'idée d'une refonte du CCME - pourtant consacré dans la nouvelle Constitution de 2011 en faveur d'un Conseil supérieur - n'avance pas aujourd'hui.
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