Le Monde face au risque climatique marche vers un suicide collectif - Par Abdeslam SEDDIKI
Alors que le monde connait une multiplication de catastrophes naturelles sous forme de sécheresses répétitives, d’inondations ravageuses, d’incendies destructeurs, il est temps de réfléchir à l’avenir de ce monde et à l’humanité dans son ensemble. Il est temps de nous interroger sur les risques que court l’humanité suite à cet acharnement de la nature qui prend sa revanche par rapport à l’agression systématique dont elle a fait l’objet au cours des siècles, voire des millénaires.
Tous les appels lancĂ©s par les scientifiques et les chercheurs, face Ă la gravitĂ© de la situation, ne sont pas parvenus Ă Ă©veiller les consciences. Tous les engagements pris dans les diffĂ©rents sommets et rencontres mondiales sont restĂ©s pour l’essentiel de simples vĹ“ux pieux, Ă commencer par les engagements des accords de Paris pris dans le cadre de La COP 21.  Â
Les risques climatiques ne relèvent plus de nos jours de simples hypothèses.
Le réchauffement de la planète devient désormais une réalité avec toutes les conséquences que cela entraine.  Partout à travers le monde, on assiste à des catastrophes naturelles de grande ampleur. La presse nous rapporte quotidiennement des nouvelles inquiétantes à ce sujet.  Les prévisions pour l’avenir proche et lointain sont loin d’être rassurantes. Il serait utile de consulter le dernier ouvrage de Jacques Attali pour s’apercevoir du danger que court le monde dans les décennies à venir, si rien de concret n’est fait pour conjuguer les efforts et contrôler la situation. (cf « Le Monde, modes d’emploi. Comprendre, prévoir, agir, protéger », éd. Flammarion 2023)
Ainsi, les périodes de très forte chaleur, qui arrivaient une fois par décennie vers 1900, se succéderont six fois par décennie ; la périodicité des précipitations pourrait doubler tous les dix ans, avec plus de 550 désastres par an dès 2030, faisant plus de 150 millions de victimes par an en 2050. Sur plus de la moitié de la planète, l’air deviendra irrespirable. Des inondations, des températures extrêmes détruiront des ponts, des routes, des barrages, isolant certaines régions.
Le maintien du PIB de ces pays à son niveau actuel ne sera même pas envisageable. Le niveau de vie des habitants de ces pays s’effondrera. D’ailleurs, une étude d’Allianz, publiée tout récemment, a chiffré le coût économique de l’inaction climatique. Ainsi, on a évalué à 0,6 % du produit intérieur brut mondial la perte provoquée par les vagues de chaleur des trois derniers mois.
Cette évaluation est sous-estimée dans la mesure où les calculs effectués sont approximatifs et incomplets. Ils ne prennent pas en compte le coût des catastrophes naturelles, comme les feux de forêt, les sécheresses ou les sévères inondations qui les ont accompagnés. Ils se concentrent uniquement sur l’effet bien connu de la chaleur sur la productivité : une journée trop chaude est susceptible de ralentir un chantier, voire d’entraîner sa fermeture temporaire.
La mĂŞme situation se produit dans les exploitations agricoles, oĂą les conditions de travail peuvent devenir insupportables. Or les salariĂ©s qui Ĺ“uvrent dans des lieux non climatisĂ©s sont moins efficaces. (cf Le  Monde du samedi 12 aout) Une telle Ă©tude a en effet l’inconvĂ©nient de s’inscrire  dans la logique productiviste   qui Ă©tait en grande partie, Ă l’origine des dĂ©règlements climatiques.Â
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