Le PJD fait un mauvais calcul, cale puis recule - Par Aziz BOUCETTA
« Un ministre, ça se tait où ça s’en va », disait en substance un ancien ministre français… et même quand il s’en est allé, un ministre est souvent tenu à cette chose qu’on appelle devoir de réserve. Alors a fortiori quand il s’agit d’un ancien chef de gouvernement et a fortiori, bis, lorsque l’affaire porte sur un sujet aussi sensible que les relations du Maroc et d’Israël. Abdelilah Benkirane a oublié cette règle, « on » la lui a vigoureusement rappelée.
Les faits. La situation est très délicate, on le sait, dans les Territoires occupés en Palestine, avec des morts et les esprits exacerbés dans les deux camps. La situation est encore plus explosive que jamais, surtout avec l’avènement du gouvernement Netanyahou, le plus à droite dans l’Histoire de l’Etat juif. Et c’est dans ce contexte que le secrétariat général du PJD publie un communiqué dans lequel il critique assez vertement l’action de Nasser Bourita qu’il accuse de « sembler défendre l’entité sioniste dans des assemblées africaines et européennes, au moment même où l’occupant sioniste multiple les agressions criminelles… ».
Puis le communiqué poursuit en rappelant « la position du Maroc, au même rang que la cause nationale (du Sahara) », et d’insister, de marteler, d’asséner, en usant de mots comme « agression sioniste », « terrorisme sioniste »… Cela sort du cadre convenu ; il fallait donc recadrer. C'est vrai que les choses sont assez compliquées pour ne point en rajouter.
Le cabinet royal publie alors à son tour un autre communiqué dans lequel il évoque « les dépassements irresponsables et des approximations dangereuses, concernant les relations entre le Royaume du Maroc et l'Etat d’Israël », et où il rappelle les quatre points que sont i/ l’irréversibilité de la position marocaine pour la Palestine, ii/ la politique extérieure qui est une prérogative royale, iii/ l’inacceptabilité de l’exercice d’un chantage ou d’une instrumentalisation de cette même politique extérieure à des fins partisanes et, iv/ le cadre et le contexte institutionnels de la reprise des relations de Rabat avec Tel Aviv.
Coup de tonnerre politique et mĂ©diatique, coup de massue sur le PJD en gĂ©nĂ©ral, sur la tĂŞte de Ssi Benkirane en particulier. Mustapha el Khalfi ne rĂ©pond plus au tĂ©lĂ©phone et Abdelilah Benkirane interdit toute dĂ©claration de tout membre du PJD sur la question, c’est dire…Â
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