La faillite de la Silicon Valley Bank, prémices d’une nouvelle crise financière ? - Par Ahmed NAJI
La hausse du taux directeur par la Réserve fédérale des Etats-Unis commence à faire des dégâts. La faillite de la Silicon Valley Bank fait craindre un effet domino qui s’étend à l’ensemble de la planète.
« Les Américains peuvent se rassurer, le système bancaire est solide », a déclaré le 13 mars, le président Joe Biden, suite à la faillite déclarée, le 10 mars, de la Silicon Valley Bank (SVB), 16ème plus grande banque des Etats-Unis.
Ces propos seront-ils suffisants pour rassurer les Américains, qui viennent d’assister à la seconde plus grosse faillite de l’Histoire des Etats-Unis, après celle de la banque « Washington Mutual », en septembre 2008 ?
Pour répondre à cette question, il faut d’abord savoir si la faillite de la SVB, qui pesait 209 milliards de dollars d’actifs, rapidement suivie par celles de la Silvergate Bank, 14 milliards de dollars, et de la Signature Bank, 110 milliards de dollars, relève uniquement du défaut de liquidité ou, plus grave, d’une défaillance systémique.
Chronique d’une faillite surprise
Le 8 mars, les dirigeants de la Silicon Valley Bank ont annoncé avoir subi une perte de 1,8 milliards de dollars sur la vente d’obligations et font appel à une hausse de capital de l’ordre des 2 milliards de dollars pour disposer de suffisamment de liquidité pour répondre aux besoins de ses clients, des startups exclusivement.
La SVB disposait, en effet, d’un portefeuille de titres de créance à des fins de transaction à court terme, les AFS, comptabilisés sur son bilan à hauteur de 23,97 milliards de dollars, mais que la banque régionale californienne a dû céder pour seulement 21,45 milliards de dollars.
On a appris, par la suite, que c’est la banque d’investissement Goldman Sachs qui s’est portée acquéreur des dites obligations.
Mais qu’est-ce qui explique un tel besoin de liquidités, au point que la SVB en soit arrivé à vendre à perte son portefeuille d’obligations ?
Le piège de l’argent facile
En réaction à la crise sanitaire due à la pandémie du Covid19 et aux mesures restrictives qui en découlaient, le gouvernement américain a versé, depuis mars 2020, quelques 5.000 milliards de dollars sous forme d’aides aux entreprises et aux particuliers.
Il va sans dire que tout cet argent, crée ex-nihilo par la Réserve fédérale, conjugué à des taux d’intérêts très bas, pratiqués par cette institution depuis plus d’une décennie, est générateur d’inflation.
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