L’insupportable M. Ouahbi nous a déNYAisé - Par Aziz BOUCETTA
Parmi les valeurs qui, ce mois de décembre 2022, ont fait les Marocains se lever comme un seul homme, comme une seule femme, l’humilité. On peut même dire l’humilité et l’efficacité. Mais nous avons eu, semble-t-il, le tort et la naïveté de penser que cela allait se prolonger, ne serait-ce que quelque temps… Me Abdelatif Ouahbi, ministre de la Justice de son état, vient de nous faire l’amitié de rompre le charme et de nous ramener, brutalement, à notre grisaille coutumière. Il nous a déNYAisé
Que s’est-il donc produit ? Un examen national d’accès à la profession d’avocat, avec près de 80.000 candidats, et 2.000 reçus, mais dont les résultats auraient été tronqués, selon la vox populi. Aucune preuve de tripatouillage ou de baksahbisme des résultats n’est apportée, aucun fait établi, mais des suppositions fondées sur des noms de fils et de fille de… Cela peut certes être troublant mais le trouble n’est pas preuve ; la bonne foi du ministère est la règle mais la règle doit aussi, par moments, être établie.
Quelques remarques demeurent cependant… dans le fond d’abord.
1/ Comment cela se peut-il que sur 80.000 candidats, un peu plus de 2.000 seulement soient reçus ? On savait notre enseignement supérieur souffrant, mais là il est moribond, et il serait donc criminel de continuer de donner de faux espoirs à nos jeunes. Le ministre de la Justice Ouahbi a raison de rapporter le reproche de ce doyen anglosaxon qui lui a dit être « fou d’admettre de simples bacheliers à la faculté de droit », signifiant par là que les licenciés en droit au Maroc ne sont simplement pas à la hauteur. Ce ne sont plus des études de masse, mais un « crime » de masse, un coup de massue.
2/ Me Ouahbi affirme sa disponibilité à publier les copies des recalés à l’examen. Soit, mais qu’il publie alors toutes les copies, celles des admis et des admises comprises.
3/ La commission en charge de la supervision de l’examen (type QCM) est composée, selon le décret du ministère, d’un tas de monde, juges et fonctionnaires, mais sous la direction du secrétaire général du ministère, représentant du ministre, ce qui implique la responsabilité directe du ministre, qui doit donc rendre des comptes en cas de contestation. Et de contestation, il y en a, et même massive. Une enquête indépendante s’impose, car nous sommes tout de même face à un cas éminemment juridique, moral !
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