Viol : Cette injustice de la justice qui nous fait mal - Par Souad MEKKAOUI
Violer en toute impunité… Serait-ce ce qu’on devrait retenir, avec amertume, du verdict prononcé le 20 mars, dans l’affaire de viols répétés sur une enfant de 11 ans dans une sauvagerie signée par trois « hommes » âgés de 25, 32 et 37 ans, à Tiflet ?
C’est révoltant dira toute personne normale mais il faudra attendre la suite pour mesurer l’horreur du jugement choquant et excessivement brutal rendu par le tribunal ! Deux ans de prison seulement ! Que dis-je ? Plutôt dix-huit mois de prison ferme et le reste en sursis pour deux d’entre les agresseurs. De quelle justice parle-t-on alors ? Est-elle la même pour tout le monde ?
Sommes-nous tous égaux devant la loi ? Existe-t-il des zones de non-droit ? Que s’est-il donc passé pour que les trois accusés aient pu -on ne sait par quel « mystère » – bénéficier de conditions atténuantes, dans une lourde affaire, qui sous d’autres cieux aurait coûté aux violeurs jusqu’à vingt ans de prison ? Ceux qui ont rendu ce verdict avec une légèreté exaspérante n’ont-ils pas d’enfants ? C’est scandaleux !
Comment est-ce possible que des énergumènes sans cœur puissent vivre en liberté après des atrocités perpétrées sur une enfant ? Crier, dénoncer, s’indigner c’est bien -et on ne fait que cela-, mais est-ce suffisant pour limiter les dégâts puisque les éviter relève de la chimère ? Sommes-nous en train de piétiner toutes nos mœurs et nos valeurs morales et humaines pour vivre dans une jungle ? N’est-ce pas un crime odieux qui remet en cause la question de la protection des mineurs ?
Quel crime a donc commis cette fillette qui se trouve mère à l’âge de 12 ans alors qu’elle doit être à l’école ? Pourquoi maquiller le VIOL avéré en « détournement de mineure » et « attentat à la pudeur avec violence» ?
Faut-il rappeler que selon l’article 486 du Code pénal, les affaires de viols, commis sur la personne d’une mineure de moins de dix-huit ans, sont punies de la réclusion de dix à vingt ans ? Faut-il rappeler que l’article 488 du Code pénal prévoit de 20 à 30 de réclusion lorsqu’il y a eu défloration ? Doit-on rappeler que les violeurs ont menacé, à chaque fois, la victime à l’arme blanche, ce qui constitue un fait aggravant, en principe ? Quel miracle a-t-il donc dissous toutes ces années ?
Quand le jugement devient un crime contre l’enfance
Violer un petit être dans le déni absolu de sa détresse physique et psychologique est un drame humain, un crime contre l’humanité. En conséquence, le châtiment doit être de taille afin de donner à réfléchir et servir d’exemple quand bien même ce ne serait jamais assez pour compenser le mal qui a été fait. Au lieu de cela, le bourreau devient « victime d’un mal psychologique » et on tait le grand tort commis à l’encontre de la vraie victime.
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