Accord de pêche Maroc-UE : D'autres partenariats existent - Par Mustapha SEHIMI
En attendant les résultats de la concertation et de la réflexion communes Maroc-UE, le Royaume aura à mettre en œuvre une politique globale redimensionnée et réarticulée de la valorisation de ses ressources halieutiques. D'autres clients existent. Les uns sont potentiels tels l'Amérique du Nord, le Brésil, la Chine et l'Inde. D'autres ont déjà des accords avec Rabat - la Russie, et le Japon.
Expiration du protocole de pêche entre Rabat et Bruxelles ce 17 juillet après quatre ans d'application, poursuite de la coopération dans le domaine de la pêche comme le précise la déclaration commune du jeudi 13 juillet courant : voilà l'état de ce dossier.
Des acquis à relever également - avancement des projets pour le développement du secteur de la pêche, impact socio-économique sur la pêche artisanale ainsi que sur l'aquaculture durable, la promotion des jeunes entrepreneurs et les coopératives de pêcheurs, sans oublier la création d'emplois.
Celle-ci met l'accent sur l'approfondissement du partenariat bilatéral qui se décline notamment sur les secteurs suivants : campagnes scientifiques, coopération technique, lutte contre la pêche illégale, l'intégration économique des opérateurs, les dispositifs de sécurité et l'amélioration des conditions de travail et de protection des marins.
Nouveau partenariat : trois paramètres
Le protocole de pêche entré en vigueur le 18 juillet 2019 a donc pris fin, comme prévu, quatre ans plus tard. Le Maroc durant les derniers mois n'éprouvait aucune fébrilité ni inquiétude à cet égard.
Aucun contact négociatoire n'avait d'ailleurs été initié à ce sujet, ni à Rabat ni à Bruxelles. Dans le Royaume, une évaluation avait été faite ; elle a conduit à la nécessité d’une mise à plat dudit protocole et à une mise en perspective nouvelle en la matière.
Le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita, a d'ailleurs précisé les termes, voici quelques jours à peine, lors du point de presse tenu à Rabat, à l'issue de la 3e réunion ministérielle du processus des États africains atlantiques : l'expiration de ce protocole était "programmée"; sa mise en œuvre avait été "satisfaisante", et globalement la coopération en matière de pêche avait été "positive et mutuellement bénéfique ".
Il a aussi ajouté qu'une réflexion commune entre Rabat et Bruxelles, dans le cadre d'une commission mixte, était menée pour une évaluation conjointe des quatre ans de son application.
En même temps, le Royaume avait entrepris une nouvelle appréhension à propos de ce protocole et de son avenir. Il a précisé qu'elle prenait en compte trois paramètres. Le premier a trait à la nécessité du partenariat avec l'UE.
Le schéma actuel est à revoir : " n'est plus adapté à la vision du Royaume". Cela veut dire quoi ? Un partenariat différent, rénové, avec une forte valeur ajoutée, tournant le dos à cette pratique : "Venir pêcher, donner de l'argent et partir...".
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