Le bois Saint-Martin, emblème de la longévité de la Ceinture verte
Cet épisode est proposé en partenariat avec Enlarge Your Paris dans le cadre du Randopolitain.
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Le bois Saint-Martin fait partie d’un massif forestier d’environ 630 ha, à cheval sur les départements de Seine-Saint-Denis et de Seine-et-Marne. Il forme le dernier poumon vert subsistant entre le bois de Vincennes et la ville nouvelle de Marne-la-Vallée. Situé à 20 minutes du centre de Paris en transports en commun (RER E Les Yvris – Noisy-le-Grand), c’est l’un des rares bois desservis directement par une gare. Une chance pour cette zone d’Île-de-France carencée en espaces verts.
Les 280 ha du bois Saint-Martin ont été acquis en 2020, fruit d’un travail mené depuis plusieurs décennies par l’Agence des espaces verts (devenue Île-de-France Nature) pour le compte de la Région. L’enjeu était de taille : cet élément majeur de la Ceinture verte régionale constituait, dans la métropole parisienne, le plus grand bois privé fermé au public.
Pour respecter l’arrêté de biotope, pris en 2006 par l’Etat, Île-de-France Nature, la Région et les communes attenantes se sont engagées à préserver la vocation forestière et naturelle du bois Saint-Martin, et à assurer la sauvegarde et la préservation des espèces animales et végétales protégées. Une partie de sa surface est interdite d’accès au public : un espace de tranquillité pour la faune et la flore.
Privé depuis le 18e siècle, sa fermeture au public a permis de protéger cet espace de toute influence humaine. Il se distingue des autres bois franciliens par une diversité de milieux, comme on en voit rarement dans la région, et autant d’habitats pour la faune et la flore, accueillant des espèces protégées à l’échelle nationale.
L’histoire de l’ouverture au public du bois Saint-Martin montre la difficulté de préserver et valoriser des espaces de nature. Ce projet précis s’inscrit dans un projet plus vaste, la préservation de la Ceinture verte.
La Ceinture verte de la région Île-de-France couvre un anneau compris entre 10 et 30 km des portes de Paris. C’est un territoire périurbain, plus « vert » qu’on ne pense, comprenant encore 60 % d’espaces ouverts (naturels, agricoles et forestiers), dont près de la moitié de bois et forêts. Ainsi, la Ceinture verte offre dix massifs forestiers de plus de 750 ha ouverts au public. La Ceinture verte comporte cependant aussi une grande part de « gris » : les cinq villes nouvelles franciliennes (Marne-la-Vallée, Cergy-Pontoise, Melun-Sénart, Evry et Saint-Quentin-en-Yvelines), les deux principaux aéroports de la région (Roissy-CDG et Orly), les deux principaux sites touristiques de la région hors-Paris (Versailles et Disneyland) et, en matière de transports, la Francilienne et les lignes d’interconnexion TGV.
Aux franges de l’agglomération parisienne, la Ceinture verte est un territoire sous tension en matière d’aménagement. Les espaces de nature, et surtout les espaces agricoles qui la composent, sont une manne foncière pour les projets urbains, du fait de leur proximité et leur accessibilité.
La Ceinture verte, qui fête cette année ses 40 ans, représente un atout à l’heure de la révision du Sdrif, qui devient le Sdrif-Environnemental (Sdrif-E). Les objectifs de la Ceinture verte répondent parfaitement à l’objectif Zéro artificialisation nette (ZAN), qui modifie les modes de production de la ville en reconstruisant la ville sur la ville, et impose, depuis 2021, une réduction drastique de l’urbanisation des espaces naturels, agricoles et forestiers. La Ceinture verte traduit bien le souci de stopper l’extension urbaine tout en assurant complémentarité et solidarité entre les espaces ouverts et les espaces urbains, et d’offrir aux Franciliens des espaces de respiration.