Jouahri, seul contre tous ? - Par Soufiane CHAHID
La décision de Bank Al-Maghrib (BAM) de relever brutalement le taux directeur de 50 points de base n’en finit pas de susciter le débat. Dimanche dernier, c’était au patron du Haut-Commissariat au Plan (HCP) Ahmed Lahlimi de sortir de sa réserve pour critiquer l’utilisation abusive de l’instrument monétaire. Comme l’explique le Haut-Commissaire au Plan dans un entretien à Medias24, l’action doit se concentrer sur l’offre et non la demande, comme le fait la Banque centrale.
Pour lui, cette inflation devrait dorénavant être considérée comme une donnée structurelle de notre économie. Ce n’est pas la première fois que ces deux pontes de l’économie nationale croisent le fer. En 2019 déjà , Ahmed Lahlimi s’était indigné de la politique jugée trop prudente de BAM.
Alors qu’à l’époque l’inflation ne dépassait guère les 2%, le patron du HCP s’étonnait que la Banque centrale refuse de baisser davantage le taux directeur, afin de lâcher l’inflation et relancer la machine économique.
En vérité, derrière cette opposition de vision, ce sont deux écoles de la pensée économique qui s’affrontent. D’un côté les monétaristes, qui considèrent que l’inflation est partout et toujours un phénomène monétaire, et que le seul moyen de la brider est de contrôler la masse monétaire en circulation.
De l’autre, les keynésiens qui estiment qu’une inflation modérée peut avoir un effet positif sur l’économie.
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