La politique se meurt - Par Aziz BOUCETTA
Une curieuse scène politique que nous avons depuis un an et demi au Maroc. Le parlement est bondé de gens d’affaires qui s’essaient à la politique, devenus législateurs sans la formation et l’expérience qui vont ordinairement avec, et des ministres très bons techniciens mais piètres politiciens. Le pays avait certes besoin de technocrates, mais la politique a aussi du bon et il faudra bien qu’un jour, à notre, rythme, nous devenions une démocratie représentative. Or, la politique, chez nous, se meurt…
Avec le PJD et qu’on entérine ou pas son idéologie et son positionnement, le Maroc avait eu une scène politique animée, antagonique, offensive et parfois même agressive, comme dans toute démocratie. Le public s’y retrouvait, animé par des courants et porté par ses passions, et il s’intéressait à la chose publique. Abdelilah Benkirane attaquait Ilyas el Omary qui s’en prenait à Hamid Chabat qui accablait Aziz Akhannouch qui ripostait, pendant que le pays avançait à sa vitesse et à sa manière. A l’international, le royaume envoyait une classe politique aguerrie et renvoyait l’image d’un pays qui s’essayait à la politique qui était culturellement la sienne.
Et plus haut encore dans l’histoire récente du pays, voici quelques décennies, le parlement ne servait certes à strictement rien, puisque le défunt Driss Basri faisait tout, mais il y avait de la politique. Les Bouabid et Youssoufi, Yata et Boucetta, et leurs seconds couteaux mettaient de la couleur dans ce parlement aujourd’hui éteint, sans lustre ni éclat. Il y avait de la contestation, de l’opposition et même des propositions (quelquefois des arrestations, mais cela est une autre histoire)… il y avait du verbe et de la passion, de l’enthousiasme et de grandes joutes et échanges entre adversaires et parfois même entre alliés.
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