Emmanuel Macron et le Maghreb, la difficile réécriture de l’Histoire - Par Aziz BOUCETTA
Il faut croire que la grande tradition diplomatique française se perd… la conduite des affaires étrangères et/ou extérieures de France n’a en effet jamais été aussi malmenée que sous l’actuel président lequel, outre son approche personnelle empreinte d’une forme de désinvolture, a initié une vaste refonte de l’appareil diplomatique. Cette réforme n’est pas encore aboutie que ses résultats en sont déjà perceptibles. Négativement.
Entre un président (trop) sûr de lui et volontiers suffisant et une ministre des Affaires étrangères muselée et écrasée par sa mission et par son chef, ayant elle-même succédé à un homme ayant souvent amalgamé sa mission avec son intérêt personnel, la diplomatie française sèche, s’assèche et se dessèche. On en voit les effets, avec l’Europe, avec l’Asie, et surtout en Afrique.
L’influence et la présence françaises ont pour ainsi dire disparu en zone francophone alors même que qu’elles étaient remarquables au début du premier mandat d’Emmanuel Macron.
Les deux seuls alliés encore en lien avec Paris sont l’imprévisible Abdelmajid Tebboune et le désormais fragile Macky Sall. Le rayonnement français a connu des jours meilleurs mais lointains en Afrique occidentale, des jours qui s’éloigneront encore depuis que le corps diplomatique français lui-même est en proie au doute, voire à la crise de nerfs.
Avec le Maroc, les relations officielles ne sont pas froides, ne sont pas tendues, ne sont pas en crise. Elles ne sont tout simplement pas, plus... et les relations économiques suivent la tendance, lentement mais sûrement. Rabat n’a pas d’ambassadeur en France et ne semble pas prêt d’en avoir un, et l’ambassadeur français au Maroc vit de terribles moments de solitude.
Comme ledit le sénateur Hervé Marseille, « au Maroc, nous ne sommes pas reçus au parlement et dans les ministères, on est reçus dans les partis ou à domicile ». Il en va de même pour l’ambassadeur de France qui essaie des actions mais qui essuie des refus. C’est inédit.
Pour sa part, le président Macron semble avoir fait son choix de briser l’éternel et éternellement précaire équilibre maintenu par Paris entre Alger et Rabat. Sa volonté est d’inscrire son nom dans la grande Histoire, à travers la réconciliation de la France et de l’Algérie, à travers la conciliation du présent avec le passé, pour un avenir radieux et rayonnant.
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