Nomophobie… - Par Rachid BOUFOUS
La nomophobie est la peur de se retrouver sans son téléphone mobile. Elle devenue la phobie à la mode, en ce début du 21eme siècle, vu le nombre d’heures que nous passons à consulter notre smartphone, soit environ 150 fois par jour en moyenne, selon une étude anglaise sérieuse.
Ce petit objet qui existait à un stade néandertalien, il y’a à peine vingt ans, avec des boutons hideux et un jeu de snake horrible, a remplacé beaucoup de choses, jadis encombrantes et a boulversé nos vies.
Remarquez : on peut téléphoner en mode voix ou vidéo, payer, consulter l’heure et la date, écouter de la musique, prendre des photos et des vidéos, écrire ou consulter ses e-mails, écrire des histoires ou des pense-bêtes, régler son réveil, regarder des films, s’informer, se cultiver, lire, jouer de la musique, consulter les réseaux sociaux, tenir des réunions à distance, dessiner, jouer, réserver des billets d’avions, de train, de cinéma, de musées, de bateaux, de concert, de théâtre, de stade, consulter la météo, se situer dans une ville, commander des tâches par voix interposée, trouver son itinéraire, remplir des formulaires, consulter internet ou des dossiers et même quand on n’a pas d’idées, y trouver la bonne application pour s’en charger à votre place…
Bref et j’en passe, tout cela dans un bout d’électronique avec un écran tactile et à l’aide du bout de ses doigts.
Le smartphone est devenu l’auxiliaire de vie dont on ne peut plus se passer.
Un vrai bureau itinérant, doublé d’un compagnon de lutte efficace contre la solitude et l’ennui.
Avant l’arrivée de ce maudit objet qui limite tout lien social, on prenait le temps de discuter avec les gens, de regarder les arbres, de profiter de la beauté des choses.
Avant, les autres humains existaient et on faisait attention à leur présence. Avant, le temps avant du sens et l’on ne rouspétait jamais contre un avion ou un train en retard. On prenait son mal en patience en feuilletant une revue ou en lisant un livre en papier. Le poids des choses que l’on emportait avec nous dans nos sacs et besaces, ne nous gênait pas outre mesure.
Depuis, nous sommes devenus impatients, irascibles, on se déleste de tous les poids inutiles et on persifle contre chaque humeur qui ne nous plait pas.
Depuis, nous sommes devenus prisonniers d’un système virtuel, dont les objets porteurs ont été conditionnés pour cesser d’être efficaces après trois ans d’utilisation, au bout desquels, nous sommes conditionnés pour acheter une nouvelle version du même appareil, sois-disant plus performante, mais hélas plus chère, toujours plus chère…
Des rumeurs annoncent déjà que l’iPhone 15 coûtera plus de 2000 dollars et je parie de tout le monde voudra avoir la version 15 de ce smartphone.
C’est même devenu un signe extérieur de richesse que de posséder la dernière version de smartphone.
Si vous utilisez encore des versions anciennes ou des téléphones à boutons, on vous regarde comme si vous étiez un pèquenot ou un pauvre.
Mêmes les pauvres, préfèrent crever de faim, plutôt que d’avoir un smartphone d’ancienne génération…
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Powered by Ausha 🚀