Pourquoi n'y a-t-il plus de ministère des Affaires générales ? - Par Aziz BOUCETTA
La différence entre des partis politiques du Mouvement national comme l’Istiqlal et l’USFP ou encore, plus récemment, le PJD, d’une part et, d’autre part, un groupe comme le RNI est que les premiers font de la politique et que le second se caractérise par son peu d’éthique. Les premiers, dirigeant chacun son tour un gouvernement, voire deux, avaient instauré un ministère des Affaires générales, voire de la Gouvernance, et le second l’a supprimé, dissous dans la grande machine du ministère des Finances. Cela doit bien avoir une raison…
A quoi sert le ministère des Affaires générales ? Il est, globalement, une sorte d’administration de la Primature ou, pour donner une saveur locale, à la présidence du gouvernement. Il est tenu par un fidèle du chef du gouvernement, dont il devient de facto et de jure le bras droit.
Il s’agit d’un ministère transversal, un peu touche-à-tout, un peu garde-fou. Il n’est donc pas tout à fait fortuit que ce ministère ait été confié par Abderrahmane el Youssoufi à son très proche et fidèle collaborateur Ahmed Lahlimi, par Abbas el Fassi à son gendre et par ailleurs brillant haut-fonctionnaire Nizar Baraka, par Abdelilah Benkirane à sa « boîte noire » Abdallah Baha puis à l’inoubliable – et inégalable – Mohamed Louafa, par Saadeddine Elotmani à l’incontrôlable et incontrôlé Lahcen Daoudi.
Ce n’est pas non plus un hasard si aucun de ces personnages n’a vu sa réputation entachée de soupçons de corruption, de favoritisme, de clientélisme, de dilapidation… enfin, toutes les dérives politiques en « tion » ou en « isme ». Que l’on soit de leur camp ou non, qu’on les ai soutenus ou combattus, ces personnages étaient, ou sont toujours, intègres. M. Lahlimi est depuis 20 ans le patron du HCP et Nizar Baraka devait connaître le cheminement politique qu’on lui connaît et qui n’est pas encore fini.
Un ministre des Affaires générales est en quelque sorte pour le gouvernement ce que serait un secrétaire général pour un ministère, c’est-à-dire la cheville ouvrière, l’axe autour duquel tout le reste est articulé, celui qui sait tout et qui voit tout, le contrôle, le supervise et en rend compte au chef, qui affine donc sa vision, corrige ce qui doit l’être et, au besoin, sanctionne ceux qui doivent l’être.
De quoi les anciens ministres des Affaires générales avaient-ils la charge ? Des choses qui fâchent…...
des prix, tapant comme des sourds sur les indélicats qui augmentaient indûment les leurs, surtout quand ils sont réglementés… De la concurrence aussi, fronçant les sourcils à chaque rapprochement litigieux, pour ne pas dire frauduleux, voire crapuleux. A ce propos, on garde en mémoire les inoubliables sorties de Mohamed Louafa après la libération des prix des carburants, et aussi les déclarations de Lahcen Daoudi pour les mêmes raisons, en plus des histoires de gaz…
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