80% des femmes sont inactives... Comment remédier à cela ? - Par Aziz BOUCETTA
Le Maroc est tellement bas en matière d’activité, d’emploi et de travail des femmes qu’il ne devrait pas avoir trop de difficultés à remonter la pente et améliorer ses chiffres dans le domaine. Mais il faut croire et même admettre que le problème est profond dans le royaume puisque sur ces dernières années, le taux d’activité des femmes a singulièrement chuté. Et pourtant, il suffit de quelques décisions pour inverser tout aussi singulièrement la tendance.
Quelle est cette tendance ? Le recul général et puissant de l’activité des femmes revient à la conjonction de plusieurs facteurs comme les inégalités territoriales significatives, une inadaptation du cadre légal et de la réglementation et la rudesse des conditions économiques générales dans le pays.
Mais il y a aussi, et surtout – on ne le dit pas assez – les coutumes, habitudes et stéréotypes encore très marquants dans notre société.
On relève une baisse importante du taux d’activité des femmes sur les 20 dernières années, chutant de 30% en 1999 à moins de 20% en 2022.
Et cette régression se confirme quels que soient les facteurs et critères de catégorisation des femmes : par âge, régression ; par niveau de diplôme, régression encore ; par statut matrimonial, régression encore et toujours. Partout, toujours, en tout, de 2000 à 2022, le taux d’activité des femmes recule.
Les femmes sont aussi bien formées que les hommes, et elles sont souvent plus et mieux diplômées à l’issue de leurs parcours universitaires ou techniques. Mais on constate toujours cette déperdition entre l’école et le milieu professionnel, de même qu’on relève plus d’activité en milieu rural qu’en milieu urbain.
En outre, le mariage tient un rôle important dans le retrait des femmes du marché du travail et quand, d’aventure, elles y sont, elles perçoivent un salaire inférieur à celui des hommes. Une récente étude du Policy Center for the New South (PCNS) montre, mesure et explique bien ces écarts, relevant et soulignant que « le taux de féminisation demeure faible : 20,5 % pour les salariés, 10,8 % pour les indépendants, 9% pour les employeurs, 10,6 % pour les apprentis et 9,1 % pour les membres des coopératives ».
Et pourtant, les actions pullulent. Les ONG fourmillent et leur action est ininterrompue : promouvoir le travail des femmes, encourager les employeurs à davantage « féminiser » leurs effectifs, collecter et publier des données, organiser des rencontres… tout ce travail est fait de manière continue pour hisser les femmes au Maroc plus haut qu’elles ne le sont et aussi haut qu’elles le méritent, mais tout cela reste épars... et semble désordonné, tant l’absence d’une action concertée, publique, générale, globale, en un mot résolue, manque.
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Powered by Ausha 🚀