Le Sahara et les prouesses langagières - Aziz BOUCETTA
Pour le Maroc, le Sahara est marocain. Et pour mieux signifier la chose, le roi Mohammed VI avait dit en 2014 que « le Maroc restera dans son Sahara, et le Sahara demeurera dans son Maroc jusqu’à la fin des temps (…). L’initiative d’autonomie est le maximum que le Maroc puisse offrir… ».
A partir de ce constat, soucieuses de ménager la chèvre algérienne et le chou marocain, les diplomaties mondiales ont déployé et déploient encore des trésors d’imagination pour définir le plan d’autonomie présenté en 2007 par le royaume.
C’est dans ce dossier que l’on peut voir la complexité du monde d’aujourd’hui, avec ses intérêts qui se croisent, les compétitions entre Etats, les coups diplomatiques et autres positions ou postures politiques. En relations internationales, le Verbe est important, car il permet d’éluder et de faire gagner du temps en même temps que, si possible, de l’argent.
Il existe ainsi trois catégories de pays, concernant l’affaire du Sahara, ceux qui reconnaissent sa marocanité, ceux qui soutiennent la RASD et ceux qui sont entre les deux. Dans la première catégorie, où l’Afrique francophone et les pays du Golfe sont présents en masse, certains Etats sont allés plus loin que les autres en ouvrant des représentations consulaires dans las provinces du sud, créant ainsi un cas d’école international, à mettre au compte de la diplomatie marocaine.
D’autres se sont contentés de reconnaître la souveraineté du Maroc sur cette partie de son territoire. Mais tous ces pays ont le courage politique, la cohérence historique ou la lucidité géopolitique pour dire ce qui est, que le Sahara est marocain.
La seconde catégorie est faite de pays à l’idéologie marquée, voire exacerbée. Aux côtés de l’Algérie et de l’Afrique du Sud qui tient le rôle de supplétif dans un conflit qui n’est pas le sien et pour lequel Nelson Mandela s’était clairement prononcé, en faveur du Maroc, nous trouvons, pêle-mêle, des régimes aussi riants que ceux de la Corée du Nord, du Venezuela, du Timor Oriental... Même la Russie, pourtant soutien de l’Algérie dans bien des affaires sans importance, se limite à soutenir l’idée d’un référendum au Sahara, mais sans reconnaître ce machin appelé RASD.
La diplomatie marocaine s’attelle à expliquer aux autres nations de cette catégorie que leur position pro-RASD pro-RIEN va à contresens de l’histoire et de la géopolitique contemporaine.
Et puis il y a la 3ème catégorie… Les pays qui y figurent s’attachent à la proposition d’autonomie présentée à l’ONU en avril 2007 par le Maroc, et qui constitue « le maximum que le Maroc peut offrir » selon le roi et 37 millions de Marocains (moins une centaine peut-être…).
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