L'examen des avocats entre le doute et l'indifférence ! - Par Aziz BOUCETTA
Ce qui est devenu une véritable affaire d’opinion publique dépasse la personne du ministre de la Justice Abdellatif Ouahbi, pour devenir une confrontation entre pros et antis, entre différents courants juridiques, dissimulant une lutte d’intérêts où les uns et les autres défendent leurs positions, souvent éloignées du droit et de l’éthique. Si elle n’était pas si sérieuse, voire dramatique, elle en deviendrait comique.
Le Maroc est un Etat de droit, du moins est-ce la manière dont il se présente et à travers laquelle il veut être considéré, ici et ailleurs. Nous avons des lois, des codes, des règlements… et des institutions pour les défendre et les protéger. Il est dès lors regrettable que cette affaire dite de « l’examen des avocats » puisse instiller un doute sur la chose, au-delà même de la personnalité de notre ministre de la Justice, connu pour être gaffeur, singulièrement maladroit et extraordinairement narcissique, au point de toujours conjuguer l’action du ministère à la première personne, comme encore hier sur 2M.
Mais un Etat de droit est aussi un Etat qui dispose d’une opinion publique, et cette opinion publique aujourd’hui doute de sa classe politique, et redoute le classement d’une affaire qui relève de l’éthique, et donc de la confiance, une affaire qui soulève plusieurs remarques et questions.
1/ Une pluie de communiqués et de prises de positions, la famille juridique est déchirée, les avocats sont à couteaux tirés, les candidats éliminés doutent et ils sont des dizaines de milliers. La sortie d’Abdellatif Ouahbi hier sur 2M ne semble pas devoir calmer les esprits car le ministre a répété ce qu’il a déjà dit, en mettant un peu plus les formes mais pas assez semble-t-il.
Une remarque, cependant… Me Ouabhi a (re)dit qu’il a décidé de baisser la moyenne d’admission, mais un décret ne peut être remplacé par une décision, fusse-t-elle ministérielle. En effet, le décret initial précise que la note minimale à obtenir pour être reçu à l’examen écrit est de 80/160. De quel droit Me Ouahbi prend-il seul la décision de changer cela ?
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