Emmanuel Macron, un si petit président pour un si grand pays - Par Aziz BOUCETTA
La constitution de la Vème République a été conçue par le général de Gaulle, un militaire certes républicain mais avec une nostalgie monarchiste, et le comportement qui va avec. Les présidents qui se sont succédé depuis Mongénéral ont tour à tour eu cette posture de « monarque républicain » selon la formule de Maurice Duverger, chacun à sa façon, chacun avec sa méthode, de Georges Pompidou à François Hollande, en passant par le grand Tonton et le petit Sarkozy.
Emmanuel Macron, lui, a une façon bien particulière d’exprimer son être et de déprimer les gens.
Tous les présidents français, depuis 1958, ont peu ou prou œuvré à maintenir et/ou consolider la grandeur de la France, sauf l’actuel qui, lui, se satisfait d’être persuadé de sa propre grandeur. C’est pour cette raison qu’il scande en rafale, inconsciemment ou en toute inconscience, des phrases avilissantes de type « premier de cordée », « ceux qui ne sont rien » et autres expressions condescendantes d’un jeune Gaulois réfractaire à toute forme d’empathie.
L’Histoire de France depuis la Révolution de 1789 a ceci de particulier que le très vieux royaume n’a jamais vraiment rompu avec sa grande tradition monarchiste qui a fait de lui la grande nation qu’elle fut jusqu’à la présidence actuelle, malgré les vicissitudes de l’Histoire et les turpitudes et autres petites histoires d’un pays qui a marqué les Lumières.
Les Français ont guillotiné leur roi pour mettre un empereur à sa place, avant de « restaurer » prestement la monarchie, de s’essayer brièvement à la république pour très vite revenir se réfugier dans l’Empire, avant de renouer avec le régime républicain secoué par tant de soubresauts et bousculé tantôt par des guerres tantôt par une admirable instabilité ; et, au final, nos amis Français ont trouvé un compromis entre monarchie et république, un compromis nommé Vème République.
Aujourd’hui, le vieux pays du vieux continent a décidé de placer à sa tête un jeune homme se voulant sémillant, volontiers frétillant et quelquefois pétillant qui avance vers l’avenir en courant, au risque de rencontrer une gifle, comme il est effectivement advenu une fois.
N’écoutant personne que sa personne, promenant sur le monde une vision égotique et la novlangue qui va avec, dévasté d’amour pour lui-même, il s’acharne à vouloir écrire l’avenir au présent, prenant de haut le monde et les siens, et le voilà qui réussit ce tour de force d’enlever... un second mandat qu’il réussit avec un certain talent à faire caler au démarrage.
Bref, passant de l’état de grâce à la disgrâce, il fait douter de lui-même un pays que le monde, autrefois, redoutait.
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