Comment l’Occident nous perçoit et comment nous le percevons - Par Aziz BOUCETTA
Dans l’affaire du Sahara, une question se pose : pourquoi les grandes puissances ne prennent-elles pas la décision de revenir à l’Histoire et à sa lecture objective et documentée, simplement ? Pourquoi la thèse algérienne est-elle encore portée et supportée par tant de nations, et essentiellement les cinq permanents du Conseil de sécurité, cette position qui défend le droit à l’autodétermination ? Pourquoi le Maroc ne réussit-il pas à convaincre de la légitimité de sa revendication ? La réponse est dans la politique certes, mais aussi, et peut-être surtout dans la perception des uns par les autres…
De par l’histoire commune qu’il a avec cette région du monde qu’est le Maghreb, Paris sait les tensions, et s’il ne les alimente pas nécessairement, il s’en nourrit aisément. Le conflit maghrébin est ainsi appelé à rester enlisé dans ses sables des années voire des décennies encore.
La France, ancienne puissance coloniale ou protectrice de la région, a la main en Europe et tant qu’elle ne franchit pas le pas de la reconnaissance de notre Sud comme étant notre Sud, les autres nations du Vieux Continent maintiendront leur politique ambigüe. Et confortable.
Or, des deux pays principaux du Maghreb, le Maroc est celui qui s’inscrit le mieux dans les contraintes et défis planétaires, respecte le mieux les traités et les conventions, s’inscrit le plus dans la légitimité internationale et respecte le plus les droits et libertés de sa population.
L’Algérie, quant à elle, demeure cet Etat crypto-militaire en déphasage géopolitique avec son environnement méditerranéen et en décalage par rapport à sa population.
Le problème du Maroc est dans la perception qu’il projette à l’étranger, une perception dûment alimentée par son adversaire algérien. « Le Maroc est une dictature », disait récemment encore Yolanda Diaz, vice-présidente sortante mais vice-présidente quand même du gouvernement espagnol.
Cette remarque est la conclusion à laquelle arrivent tant de gouvernements et de responsables européens et américains, même s’ils ne la professent pas aussi directement, aussi abruptement, aussi crûment que Dame Diaz.
Pourquoi est-ce ainsi ? Parce que le Maroc ne sait pas vendre ce qu’il est, et encore moins vendre ses atouts. Répéter à l’infini que nous sommes une démocratie n’est pas une solution, car n’étant pas « Occidentaux », nous ne sommes donc pas une « démocratie à l’occidentale ».
Et nous prêtons le flanc aux critiques, voulant nous faire passer pour ce que nous ne sommes pas, et ne serons jamais. Or, les autres continuent de nous regarder et de nous observer en fonction de leurs critères, renforcés par leurs médias, plus puissants et plus percutants que les nôtres.
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Powered by Ausha 🚀