A dos de mulet, Macron court après un pur-sang - Par Ahmed NAJI
Le président Macron veut « avancer » avec le Maroc, sauf qu’il peine à en délimiter les contours sur une carte géographique.
Ainsi donc, le président français, Emmanuel Macron, a exprimé sa volonté « d’avancer avec le Maroc ».
Les accusations de corruption d’eurodéputés, d’oppression de la liberté d’expression et d’espionnage de son propre téléphone par le Maroc ne seraient que des « polémiques », qui ne doivent pas empêcher les deux pays d’avancer ensemble, et qu’il ne fallait pas « en rajouter ».
A voir la manière dont le président Macron réagit aux protestations de ses concitoyens, le déni de la réalité semble être un trait de caractère du personnage.
Appliquée aux relations avec le Maroc, qui a élargit le cercle de ses partenariats, cette approche a encore moins de chance de succès.
Bérézina en Afrique
Il est intéressant de noter que cette déclaration a été faite le 27 février, alors que le président Macron s’apprêtait à mener une tournée africaine qui devrait le mener au Gabon, au Congo, en République démocratique du Congo et en Angola.
Sur ces quatre pays africains, les deux derniers ne sont pas d’ex-colonies françaises, alors que le Gabon, qui en est une, a préféré rejoindre, en juillet 2022, le Commonwealth, qui regroupe les anciennes colonies britanniques. C’est la voie qui a été déjà suivie par le Rwanda, en 2009.
Nul besoin de rappeler que le Burkina Faso a demandé, en janvier de cette année, le départ des soldats français présents sur son territoire, rejoignant en cela le Mali et la Centrafrique, ou la présence militaire française a pris fin en 2022.
La Françafrique s’effiloche, donc, à vue d’œil, mais les décideurs politiques français ne parviennent pas à l’admettre, ce qui serait nécessaire pour procéder à une révision radicale de la nature des relations de Paris avec ses ex-colonies et protectorats sur le continent noir.
Faire-savoir sans savoir-faire
En Afrique du Nord, les choses sont encore plus difficiles pour la France. La nouvelle génération des décideurs politiques français, nés après les indépendances des pays africains, ignorent tout de la complexité des relations triangulaires, Paris-Rabat-Alger.
Plus soucieux de communication et des commentaires des médias que de mettre en œuvre une véritable politique africaine, en général, et maghrébine, en particulier, cette nouvelle génération de décideurs français multiplie les impairs, sans prendre conscience des conséquences à terme de son absence de vision stratégique.
Car le changement n’a pas concerné seulement le sommet de l’Etat en France, mais également celui des pays africains, ainsi que leurs économies et leurs sociétés.
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