On ne pêche plus en eau trouble - Par Ahmed NAJI
Depuis que SM le Roi Mohammed 6 a érigé la question du Sahara comme prisme à travers lequel le Maroc « considère son environnement international », bien des postures, qui se complaisaient dans le brouillard, deviennent intenables pour leurs auteurs.
L’accord de pêche entre le Maroc et l’Union européenne, qui expire le 17 juillet, pourrait ne pas être reconduit de sitôt.
La Commission européenne bute sur la décision du Tribunal de l’Union européenne, datant de septembre 2021, de ne pas étendre l’accord de pêche aux eaux des provinces du Sud du royaume.
Le Conseil de l’Europe a introduit un recours contre ce jugement, mais ce n’est qu’à la fin de l’année en cours que la Cour de justice de l’UE devrait se prononcer.
Il est question de la conclusion d’accords de pêche bilatéraux entre le Maroc et les pays européens intéressés, ce qui signifie que l’UE n’avance plus en rangs serrés.
Sur les 128 chalutiers européens qui détiennent des licences de pêche dans les eaux marocaines, 93 sont espagnols.
Il n’y a, donc, aucune raison pour Madrid, qui a reconnu la marocanité du Sahara, de priver ses pêcheurs des activités de capture dans les eaux des provinces du Sud juste pour faire plaisir aux sympathisants européens du sécessionnisme.
Pragmatiques, les Russes ont déjà convenu avec les Marocains, à la mi-mai, lors de la réunion de la Commission mixte maroco-russe de la pêche, du renouvellement de l’accord qui lie les deux parties en ce domaine.
Les eaux des provinces du Sud n’en sont pas exclues. Pourtant, la Russie entretient de fortes relations avec l’Algérie. Moscou reconnaît, toutefois, en Rabat, un partenaire rationnel qui ne nourrit aucune hostilité à son égard.
Lors de la récente visite du ministre des affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kuleba, au royaume, son homologue marocain, Nasser Bourita, a clairement précisé que le Maroc entretient de bonnes relations autant avec l’Ukraine qu’avec la Russie. Il se tient, donc, à équidistance entre les deux belligérants.
Les eaux des provinces du Sud du Maroc agissent comme un révélateur de ses relations extérieures. D’une part, des « partenaires » étrangers nourrissant d’obscures arrière-pensées, qui finissent par remonter leurs filets totalement vides.
De l’autre, des dirigeants politiques réalistes, avec lesquels il est possible d’entretenir une coopération gagnant-gagnant.
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