Il y a six ans disparaissait M'hamed Boucetta - Par Jamal HAJJAM
Il y a six ans, le 17 février 2017, disparaissait M'hamed Boucetta, leader charismatique du parti de l'Istiqlal, dont la sagesse forçait le respect de ses adversaires politiques avant ses alliés.
Boucetta avait incarné, depuis 1974, année où il succéda au "Zaïm" Allal el Fassi, le porte-flambeau de la lutte pour la défense des constantes de la Nation et des principes et valeurs prônés pour l'édification d'une société égalitaire.
Militant depuis son jeune âge, ténor du barreau, par deux fois bâtonnier, plusieurs fois ministre, son parcours et sa riche expérience, ainsi que son charisme, lui ont conféré la stature d'un homme d'Etat respecté, à la clairvoyance unanimement saluée.
Sa sagesse reconnue a souvent fait de lui le recours salutaire devant des situations de conflit ou de blocage que ce soit au sein de sa propre formation politique ou touchant à la vie publique. Le succès de sa délicate mission après sa nomination en 2003 par le roi Mohammed VI à la présidence de la Commission pour la révision de la Moudawana, au moment où la société était scindée en deux sur la question et menaçait d'implosion, en est une parfaite illustration. M'hamed Boucetta avait allié, grâce à son flegme, la conscience de soi et des autres, la tempérance, le discernement et la justice.
Sa vie politique durant, il a su faire des deux vertus que sont la patience et la modération, un catalyseur de confiance et un outil stratégique de réalisation des objectifs. Pour preuve, ses actions et positions ont toujours été pondérées mais tranchantes dans les moments les plus délicats.
Lorsqu'en 1977, alors que son parti comptabilisait 14 années successives d'opposition et que les élections législatives venaient de connaître l'une de ces falsifications dont seul le ministère de l'Intérieur de l'époque détenait le secret, l'Istiqlal, sous la houlette de Boucetta avait, malgré tout, pris la courageuse décision d'intégrer le gouvernement "par souci de servir la cause première du pays". Le Maroc venait en effet de récupérer ses provinces sahariennes par le biais de la Marche verte et Boucetta allait justement occuper le poste de ministre des Affaires étrangères et consacrer le plus clair de son temps, en tant que chef de la diplomatie, au service de cette cause.
Le même élan militant avait dicté, vers la fin des années 80, peu de temps après que l'Istiqlal ait regagné le banc de l'opposition, la mise en route d'une action commune avec l'autre grande force de l'opposition, l'USFP de Abderrahim Bouabid ; action qui donna par ailleurs lieu à la retentissante motion de censure de 1989.
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