Hausse des prix, la rue s’ébroue et l’opposition rabroue - Par Aziz BOUCETTA
La démocratie a ceci de bon qu’elle permet aux peuples de s’exprimer et de choisir ceux qui les représenteront et les gouverneront durant une période donnée. Mais à l’inverse, le mauvais côté de la démocratie est que les peuples peuvent se tromper ou que les gouvernants, une fois au gouvernail, oublient leurs promesses ou s‘oublient tout court. On l’observe aujourd’hui en France ou en Israël, et on le voit aussi au Maroc.
Lorsqu’un peuple en vient donc à se tromper dans son choix électoral, ce qui peut advenir, il aura quand même et à terme toujours le dernier mot. Tout dépend de la manière : violente ou pacifique.
La grogne commence en effet par des mouvements d’humeur, puis quand cela ne prend pas, par des manifestations et si ça ne fonctionne toujours pas, l’instabilité sociale s’installe.
Le Maroc est un pays dont l’un des atouts majeurs est la stabilité politique. Cette stabilité est due à la monarchie, fédératrice et au besoin mobilisatrice. Il serait bien regrettable que du fait d’un gouvernement incompétent, inconscient ou insouciant, la paix sociale en vienne à être perturbée et la colère exacerbée.
Or, c’est précisément ce qui commence à apparaître, avec deux événements qui se produisent, et qui doivent être correctement lus.
1/ Le Front social marocain monte au créneau. Regroupant les mécontents de tous bords, un peu gauchistes, un peu plus syndicalistes, saupoudré d’adlistes, il réussit à drainer des centaines de gens dans les rues d’une soixantaine de villes du pays ; une poignée de manifestants ici, une ou deux dizaines là, au total cela fait quelques centaines. Le motif de l’ire du Front ?
Initialement la cherté de la vie, comme élément mobilisateur, mais aussi, avec le temps, les manifestants rappellent le chômage, évoquent la carence en logements, constatent l’indigence du système de santé, contestent l’inconséquence de l’éducation, et reviennent même sur la hogra, la fameuse hogra qui énerve tant !
La métastase de la colère commence à prendre forme. Jusque-là, cette colère était exprimée par chacun dans son coin ; aujourd’hui, elle menace de s’étendre à tous les coins de rue, et plus difficile sera l’action du gouvernement, si action il y a.
Jusqu’à quel point peut-on demander à une population de supporter ses conditions de vie de plus en plus dures ? Et quelles sont les facteurs qui la conduiront à supporter ?
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