Sahara marocain : Trois mensonges - Par Ali ACHOUR
Certains, notamment en Espagne, continuent Ă affirmer que lâEspagne reste la puissance administrante du Sahara ex-espagnol.  En rĂ©alitĂ©, la responsabilitĂ© de lâEspagne a pris fin du jour oĂč le dernier soldat espagnol a quittĂ© le territoire suite aux accords de Madrid du 14 novembre 1975.
Le 26 fĂ©vrier 1976, la prĂ©sence coloniale espagnole dans le territoire a dĂ©finitivement pris fin, comme le gouvernement de l'Espagne en a informĂ© le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'Organisation des Nations Unies (Lettre du 26 fĂ©vrier 1975 -A/31/56 - S/11997).Â
Auparavant, le 19 novembre 1975 Ă©tait promulguĂ©e la loi espagnole 40/1975 relative Ă la « dĂ©colonisation du Sahara ».Â
 On peut y lire : Â
« L'Ătat espagnol a exercĂ©, en tant que Puissance administrante, la plĂ©nitude des compĂ©tences et des pouvoirs sur le territoire non autonome du Sahara, qui, pendant quelques annĂ©es, a Ă©tĂ© soumis dans certains aspects de son administration Ă un rĂ©gime particulier ayant des analogies avec le rĂ©gime provincial et qui n'a jamais fait partie du territoire national.Â
« A la veille de lâachĂšvement du processus de dĂ©colonisation dudit territoire, conformĂ©ment aux dispositions de la Charte des Nations Unies, il y a lieu de promulguer la norme juridique appropriĂ©e pour mener Ă bien ce processus et qui habilite le gouvernement Ă prendre des mesures Ă cet effet. [âŠ]
« Article unique.- Le gouvernement est autorisĂ© Ă rĂ©aliser les actes et Ă adopter les mesures nĂ©cessaires pour mener Ă bien la dĂ©colonisation du territoire non autonome du Sahara, en sauvegardant les intĂ©rĂȘts espagnols ».
Il se trouve des juristes, espagnols, pour soutenir que lâEspagne, puissance coloniale, ne pouvait pas se dessaisir elle-mĂȘme de ses responsabilitĂ©s. Qui peut obliger lâEspagne Ă revenir sur sa dĂ©cision et comment ce retour Ă une situation du passĂ© sera-t-il concrĂštement mis en Ćuvre ?
Le gouvernement espagnol a, de fait, « menĂ© Ă bien » la dĂ©colonisation du territoire. Ce dernier nâa pas Ă©tĂ© « abandonnĂ© », mais transfĂ©rĂ© Ă lâautoritĂ© dâune administration tripartite formĂ©e par les Etats qui ont plaidĂ© devant la Cour Internationale de Justice, Ă savoir lâEspagne, le Maroc et la Mauritanie. AprĂšs ce court intermĂšde, le Maroc a rĂ©cupĂ©rĂ© son Sahara.
Le Sahara occidental nâa jamais cessĂ© dâĂȘtre marocain. Il sâagit donc de la rĂ©trocession dâun territoire qui, Ă aucun moment, nâa constituĂ© un Etat souverain et dont la population ne sâest jamais revendiquĂ©e comme un « peuple » distinct de celui du Maroc.Â
Le Maroc possÚde bel et bien des titres juridiques, dont les plus récents découlent précisément des accords de Madrid. Les dispositions de ces accords, notamment celles relatives au respect de la volonté des populations (article 3) et à l'information de l'ONU (article 4) ont été fidÚlement appliquées.
La JemaÄ, assemblĂ©e reprĂ©sentative de la population du territoire, a approuvĂ© les accords de Madrid au cours de sa rĂ©union du 26 fĂ©vrier 1976. D'autre part, l'AssemblĂ©e GĂ©nĂ©rale de l'ONU a "pris acte de l'accord tripartite intervenu Ă Madrid entre les gouvernements espagnol, marocain et mauritanien, dont le texte a Ă©tĂ© transmis au SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral de l'ONU le 18 Novembre 1975" (rĂ©solution 3458 B du 10/12/1975).
Cas « à part »
LâEspagne, disions-nous, nâest plus la puissance administrante du Sahara occidental. Sur le site du « ComitĂ© des 24 », aucun pays nâest mentionnĂ© comme puissance administrante de lâancienne colonie espagnole, alors que le Royaume-Uni, les Ătats-Unis, la France et la Nouvelle-ZĂ©lande figurent en tant que puissances administrantes des diffĂ©rents territoires non-autonomes. Pour la bonne raison que lâEspagne a renoncĂ© Ă ce statut [1] alors que le Maroc, de son cĂŽtĂ©, estime, Ă juste titre, que le Sahara fait partie de son territoire. Le concept de « puissance administrante de facto » nâa pas de fondement juridique. Â