Libertés fondamentales, la société propose pour que l'Etat dispose - Par Aziz BOUCETTA
Dans la vie et l’action d’un gouvernement, il y a la gestion des affaires courantes et l’élaboration et mise en œuvre des politiques publiques, mais aussi la mise en œuvre de réformes sociétales qui modifient les règles de fonctionnement dans les domaines essentiels de la vie sociale.
Le gouvernement Akhannouch est aujourd’hui certes préoccupé par les questions monétaires et économiques, mais quid du reste ? La société marocaine doit consentir des efforts pour sortir de sa zone de confort et entamer sa marche vers l’avenir, le progrès et la modernité. Cela passe par des réformes audacieuses.
Depuis les derniers discours du roi Mohammed VI, qui avaient traité de la nécessaire réforme de la Moudawana et de la fondamentale mise en œuvre d’une nouvelle politique pour notre communauté vivant à l’étranger, le gouvernement n’a pas grandement avancé, pris par l’ampleur de la tâche de mettre en place, dit-il, un Etat social.
Mais un Etat social, ce sont aussi les droits fondamentaux, les statuts de la famille, la place de la femme dans la société et le rôle des Marocains du monde dans la marche du royaume. Le Modèle de développement prône « un Etat fort, une société forte »; c'est heureux, mais pour cela, il faut des réformes fortes.
Dans cet objectif, un collectif s’est mis en place l’année dernière, composé de personnalités d’horizons divers mais de compétences certaines, comme les Drs Asma Lamrabet et Chafik Chraibi, Driss Benhima, Jalil Benabbés-Taarji, Monique Elgrichi et d’autres encore. Ce collectif a produit un document intitulé « libertés fondamentales », contenant nombre de propositions de réformes des textes existant, de la constitution au code de la nationalité, en passant par les codes pénal et de procédure civile.
Dans son discours du Trône de 2022, le roi appelle à un « élan réformateur [qui] soit mené en parfaite concordance avec les desseins ultimes de la Loi islamique (Charia) et les spécificités de la société marocaine. Nous veillons aussi à ce qu’il soit empreint de modération, d’ouverture d’esprit dans l’interprétation des textes, de volonté de concertation et de dialogue, et qu’il puisse compter sur le concours de l’ensemble des institutions et des acteurs concernés ».
Les rigoristes et/ou conservateurs ne retiendront que la mention à la « Loi islamique ». Les progressistes – au sens littéral du terme, ceux qui croient au progrès social, à l’égalité et à la justice sociale – vont plus loin et aspirent à des changements en profondeur. Leur position s’appuie sur la définition des « desseins ultimes de la loi islamique » et sur les « spécificités de la société marocaine » ; leurs propositions demeurent empreintes de « modération » et « d’ouverture d’esprit » et appellent à la « concertation » et au « dialogue ».
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