Visa Schengen, une arme face à laquelle le Maroc demeure désarmé - Par Aziz BOUCETTA
La dernière décision du gouvernement fédéral du Canada sur les visas pour les Marocains est passée inaperçue, et pourtant elle revêt une importance tant pratique que symbolique. Il semblerait que pour cette question de visa, le pays d’Amérique du Nord réfléchit plus, et mieux, que les Etats Schengen. Pour ces derniers, non seulement la procédure particulièrement lourde est immuable, sauf dans le sens de la complication, mais le visa est aussi une arme de rétorsion, de sanction, de punition des Etats « indociles ». Et cela ne changera pas tant que des pays comme le Maroc ne s’impliquent pas dans la défense de leurs citoyens.
En effet, face à la passivité des Etats qui, comme le Maroc, ne prennent ni n’entreprennent aucune mesure de réciprocité ou au moins d’atténuation des conditions de délivrance d’un visa, les Etats comme ceux du cartel de Schengen persisteront à serrer et desserrer l’étau comme ils l’entendent.
Et cela n’est pas fait pour ménager la dignité des populations demandeuses de visa pour bénéficier de leur droit à la mobilité que leur autorise les textes juridiques internationaux.
Autrefois, on entrait en Europe comme on le voulait, et on en revenait. Puis ce fut le commencement des tracasseries, et le visa. Au départ, les demandeurs avaient accès aux différents consulats, avant que les Etats européens ne décident d’en interdire l’accès aux citoyens demandeurs, priés, ou plutôt sommés, de s’adresser à une entreprise privée qui récolte toutes sortes d’informations personnelles. Mais tout cela, on le sait, on le regrette, on le subit, et personne n’a le choix.
Vraiment ? Ce n’est pas si sûr car un Etat qui a la volonté de faire respecter ses citoyens a plusieurs moyens d’agir. Et le Maroc dispose de ces possibilités.
1/ D’abord la réciprocité. On entend déjà les très vives protestations des opérateurs touristiques qui objecteront, protesteront, contesteront… une mesure qui, pourtant, s’impose. Les deux principales nationalités de touristes restent la France et l’Espagne, mais dans les contingents comptabilisés figurent les binationaux.
Si l’on retranche les visites familiales et les voyages d’affaires ou universitaires des Français et Espagnols vers le Maroc, pour lesquels des aménagements peuvent être pensés, le reste des touristes en provenance de ces deux pays devrait être soumis à des mesures de visas à l’aéroport, avec paiement d’une taxe et fourniture de renseignements sur la durée du séjour.
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Powered by Ausha 🚀