Le mandat d'arrêt de la CPI contre Poutine : du 'papier toilette' ? - Par Mustapha SEHIMI
Un mandat d'arrêt a été émis la semaine dernière contre Vladimir Poutine par la Cour pénale internationale. Un coup de tonnerre. Un séisme diplomatique même qui va lourdement peser sur les relations de Moscou avec une bonne partie de la communauté internationale.
Pour l'histoire, il faut rappeler que ce statut de "wanted" est le quatrième déclaré depuis la création de cette institution internationale, voici deux décennies. Le premier de cette liste était Slobodan Milosevic, président de Serbie, en 1999 par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) ; il a été suivi dix ans après par le dirigeant soudanais, Omar Al-Bachir; puis en 2011 par Mouammar Kadhafi.
Le locataire du Kremlin a, lui, un statut particulier: il est chef d'Etat d'un pays membre permanent du Conseil de sécurité, de surcroît puissance nucléaire.
La CPI plombée
La réaction de la Russie n'a pas tardé avec les déclarations de l'ex- président russe, Dmitri Medvedev, aujourd'hui numéro deux du conseil de sécurité. Il a qualifié cet acte de la CPI comme "une déclaration de guerre contre la Russie" en faisant état à ce qui se passerait si "le chef d'Etat d'une puissance nucléaire se rend disons, par exemple, en Allemagne et est arrêté".
Et de mettre en garde : "Si cela se produit, alors toutes nos capacités, missiles et autres, s'abattront sur le Bundestag, le bureau du chancelier et ainsi de suite".
Des menaces fracassantes conclues par cette formule : "C'est du papier toilette ...".
Cela veut dire quoi ? Que le mandat d'arrêt de la CPI n'a à ses yeux aucune valeur juridique ni judiciaire et qu'il ne sera pratiquement pas exécuté. Ce qui interpelle sur cette question de principe : la CPI n'apporte aucune contribution à la paix - tant s'en faut. Plusieurs facteurs cumulatifs conduisent à une telle situation.
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