L’appel de la DGAPR : La surpopulation carcérale est explosive - Par Abdallah LAHFARI
La Délégation Générale de l’Administration Pénitentiaire et à la Réinsertion, a exprimé sa grande inquiétude sur le surpeuplement des détenus à travers les prisons marocaines. Dans un communiqué publié au début de la semaine passée, elle a tiré la sonnette d’alarme sur la situation catastrophique que connais les lieux de détention au Maroc. Plus de 35000 détenus ne disposent pas d’un lit. Un chiffre record jusqu’ici jamais atteint dans les prisons marocaines. Pour une capacité d’accueil de 64600 lits, le nombre du prisonniers a atteints plus de 100000 à la date du 07aôut 2023.
Malgré les efforts déployés par l’administration pénitentiaires pour moderniser et agrandir les prisons, le chiffre livré par la DGAPR fait peur. La santé physique et mentale des détenus est déplorable. Le maintien financier d’une population qui dépasse largement le nombre des pris en charge, devient très insuffisant. Les efforts de réinsertion ne sont plus en mesure d’aider les primaires à éviter la récidive. Le maintien de l’ordre et de la sécurité devient très difficile. Les surveillants débordés n’arrivent plus à accomplir leur travail. Les malentendus et les bagarres n’ont plus de limite dans le temps et dans l’espace….bref, une situation invivable qui a besoin d’un remis ménage très sérieux.
Les magistrats ont une grande part de responsabilité indique le communiqué. Les condamnations à la prison ferme pour les primaires accusés de délits mineurs, ne doivent pas être la règle des jugements prononcés par les différents tribunaux du Royaume. Une accusation infondée selon l’Association de la Ligue des Magistrats du Maroc qui a exprimé son mécontentement et son étonnement face au contenu du communiqué de la DGAPR.
Les magistrats estiment que les accusations à l’encontre des instances judiciaires sur l’engorgement des prisons, ne sont pas justifiées et manquent de vision objective. En 2020 une commission parlementaire avait classé le Maroc champion du monde pour ce qui est de la détention préventive. Ladite commission accuse la magistrature d’avoir enregistré le taux le plus élevé en matière de détention provisoire. Elle avait alors recommandé d’adopter des sanctions alternatives sachant que la moitié des accusés sont soit acquittés, soit condamnés à des peines avec sursis.
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