Au Pays des Hamlas … - Par Rachid BOUFOUS
Je suis depuis quelques jours, avec intérêt, sur les réseaux sociaux, les exploits du Pacha de l’arrondissement de Ain Sbaa à Casablanca qui libère le domaine public en détruisant systématiquement et avec grands fracas, les devantures de tous les cafés, gargotes et restaurants, occupant sans droits ni titres les trottoirs et passages publics. Il n’est pas le seul dans son genre. À Temara, à Harhoura et ailleurs, on suit les exploits quotidiens de caïds, hommes et femmes d’autorité, sanglés dans leurs uniformes de guerre kakis et képis vissés sur les têtes, qui font le ménage contre tous les contrevenants en matière de construction ou d’occupation du domaine public.
À Agadir les autorités sévissent sévèrement à Aourir contre les constructions illégales, les détruisant illico presto à coups de pelleteuses, transformant la zone en paysage de guerre.
L’État part en guerre contre les contrevenants en tous genres..
C’est ce qu’on appelle chez nous une « Hamla » ou plus communément une campagne d’assainissement.
D’ailleurs on pratique une Hamla pour tout : contrôles de vitesse, de papiers, de voitures, de ports de casque pour les vélomoteurs, d’hygiène sanitaire dans les marchés, de contrôle des prix dans les souks et épiceries. Tout est bon à contrôler.
C’est une très bonne chose en soi, car sans contrôle, les gens ont tendance à prendre des libertés avec les lois, les réduisant à leur plus simple expression. D’où les abus en masse, dont souffre le citoyen et l’État…
Cela ne se fait pas tous les jours, mais périodiquement, par manque de moyens humains et de sécurité. Car chaque intervention des autorités se solde par des protestations, plus ou moins violentes, des contrevenants qui prennent les citoyens à témoins de « l’excès de pouvoir » dont feraient preuve les agents d’autorité, alors qu’ils ne font que leur boulot. Il faut donc prévoir assez de forces de sécurité pour parer à tout débordement qui serait dommageable.
Les contrevenants sortent moults drapeaux et photos du Roi en criant à hautes voix « Aaaacha Lmalik » et « nous voulons que Sidna intervienne ». Désolé les mecs, mais une contravention reste une contravention et dans ces cas de figure il n’y a qu’une solution, la destruction de ce qui a été contrevenu…
L’anarchie urbaine est devenue catastrophique et les gens, employant des méthodes et des pratiques inavouables, se permettent d’occuper indûment les trottoirs publics ou de construire illégalement des maisons sans autorisations administratives.
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