Le fellah était défenseur du trône… aujourd’hui, c’est l’inverse - Par Aziz BOUCETTA
Le Maroc est l’un des pays les plus menacés par le stress hydrique, figurant selon le Word ressources institute dans le « Top 25 » des pays dangereusement exposés aux taux de stress les plus élevés. Cela emporte l’adhésion de tous. Mais ce qui reste discutable et discuté au sein de la société est la politique à déployer pour affronter cette situation, qui menace de se compliquer dans les décennies, voire même les années à venir.
Dans le classement des pays exportateurs de tomates, le Maroc s’est hissé de la 5ème place en 2021 à la 3ème un an après, dépassant l’Iran et l’Espagne. Il en va de même pour l’avocat, dont le Maroc était le 12ème exportateur en 2017-18, 9ème en 2022. Les tonnages doublent, triplent, quadruplent, les exportations explosent et les classements s’améliorent.
La politique suivie est incontestablement une réussite et les chiffres sont là pour le démontrer, sauf peut-être pour les céréales, dont la production recule d’année en année, et sur lesquelles l’incertitude pèse d’année en année, aussi. Et, ce faisant, la population rurale s’appauvrit et migre vers les villes, ce qui pose et posera d’autres problèmes.
Il fut un temps où « le fellah (était) défenseur du trône ». Aujourd’hui, avec le programme Generation Green, c’est l’inverse qui se produit, le trône à la rescousse du fellah. Il faut juste les politiques publiques adéquates, de la concertation pour les concevoir, de la volonté pour les mettre en place et du souffle et les faire aboutir.
Alors, les agrumes, leur production pour exportation est-elle vraiment la voie à suivre, dans un pays qui connaît un stress hydrique de plus en plus marqué, où les sécheresses et le déficit de pluviométrie deviennent structurels ? Chacun y va de son avis et tous les avis se valent. Et c’est là où le constat dressé par le Haut-commissaire au Plan devient intéressant.
Pour Ahmed Lahlimi, les conditions climatiques et les contraintes pluviométriques sont de nature à baisser la production agricole et il s’agit dès lors de repenser notre politique agricole, « l’agriculture doit faire sa révolution pour changer de système de production, aller vers une souveraineté alimentaire et produire pour ce que nous... consommons en premier lieu », dit l’ancien ministre et économiste.
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