Oskar Kokoschka, au Musée d’art moderne de Paris
avec Stéphane Coviaux et la chronique de Guillaume Sébastien
Beaucoup d’entre nous aurions pu connaître le peintre Oskar Kokoschka. En effet, il est mort en 1980. Mais ce qui est encore plus incroyable, c’est que Kokoschka aurait pu nous parler de Klimt qu’il a très bien connu et dont il a été l’élève. Kokoschka, né à Vienne en 1886, a eu une vie longue et dense que nous raconte le musée d’Art Moderne de Paris qui l’expose en majesté jusqu’au 12 février. Il fut d’abord complètement à contre-courant de son temps en peignant des portraits très expressifs, presque « radiographiés », souvent déformés. avec force couleurs. C’est un fauve dans tous les sens du terme. Puis il est grièvement blessé lors de la première guerre mondiale. A Dresde où il habite, sa peinture change radicalement, peut-être parce qu’il s’éprend de la veuve de Gustav Mahler. Lui le portraitiste dont les paysages de jeunesse étaient mièvres devient un somptueux paysagiste. Il voyage bientôt en Europe, en France en particulier, et l’exposition nous fait basculer dans toute autre chose : les couleurs ont changé, Kokoschka peint magnifiquement des animaux sauvages du zoo de Regent’s Park, l’artiste semble s’être assagi. Ce n’est qu’une illusion car en Allemagne, cela gronde, le régime nazi monte, confisque 600 œuvres de l’artiste, dont certaines sont présentées dans les expositions d’ « art dégénéré » qu’il organise. Kokoschka se révolte contre la barbarie qui veut aussi anéantir l’art, préside une association d’artistes libres créée à Paris. Après la guerre, il s’exile en Suisse, ne cesse de peindre, continue de remettre en cause sa peinture, œuvre aussi pour l’Europe dans laquelle il croit farouchement. Quelle vie !..
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