Pour quelques poissons de plus - Par Ahmed NAJI
L’accord de pêche Maroc-Ue expire cet été. Madrid s’inquiète des manigances du lobby pro-polisario à Bruxelles. Dans les camps de Tindouf, c’est la pêche aux Ouled Dlim.
Les Espagnols sont inquiets. L’accord de pêche Maroc-Ue, adopté le 18 juillet 2019, expire le 17 juillet. Pour rappel, cet accord avait été invalidé par le tribunal de l’Ue, le 29 septembre 2021.
Sur les 138 licences de pêche accordées par le Maroc dans le cadre de cet accord d’une durée de quatre ans, 93 licences reviennent à l'Espagne, plus exactement aux pêcheurs de l’archipel des Canaries, d'Andalousie et de Galice.
Le ministre de l’agriculture, de la pêche et de l’alimentation espagnol, Luis Planas, n’a, récemment, pas caché son « pessimisme » concernant le renouvellement dudit accord.
La décision du tribunal européen de remettre en cause sa validité, car couvrant l’ensemble des eaux territoriales du royaume, y compris bien sûr la façade atlantique des provinces du Sud, menace, en effet, le renouvellement de cet accord.
D’autant plus que le ministre marocain de l'agriculture et de la pêche, Mohammed Sadiki, a déclaré, le 5 avril, que le royaume allait adopter « une autre règle » dans la négociation du renouvellement de l’accord de pêche.
Mohammed Sadiki a ajouté que le Maroc était, dans cette perspective, prêt « à tous les scénarios ».
Madrid-Rabat via Bruxelles
Il faut, bien entendu, relativiser l’importance de l’accord Maroc-Ue sur le secteur de la pêche espagnol. La flotte La flotte de pêche espagnole compte 8 732 chalutiers, dont seule une proportion de 2,1 % opère dans les eaux internationales.
La gêne, pour Madrid, vient de la volonté affichée du lobby pro-polisario au sein des institutions européennes d’exclure les eaux du Sahara marocain de l’accord Maroc-Ue, ou du moins de saboter ce dernier, alors que le gouvernement de Pedro Sanchez a reconnu la marocanité du Sahara en mars 2022.
Le mois écoulé, soit un an après cette reconnaissance, Rabat et Madrid ont entamé des négociations pour le transfert du contrôle de l’espace aérien du Sahara, jusqu’à présent administré par l’Espagne, aux autorités marocaines.
Pour Madrid, la page du Sahara a été définitivement tournée et s’intéresse plutôt à l’avenir de ses relations de coopération avec Rabat.
Surtout que le contexte international se prête parfaitement à une résolution définitive du conflit au Sahara basée sur la proposition marocaine d’autonomie des provinces du Sud.
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