Bellarej, le « chahid » algérien - Par Ahmed NAJI
Il s’appelait « Bellarej » et aurait été un « feddayin » et un « chahid » algérien (même si le récit à son sujet laisse penser qu’il serait, depuis la fin de la guerre d’Algérie, mort de vieillesse plutôt que d’une balle dans le bec).
En fait, « Bellarej » n’est pas un pseudo, il s’agit bel et bien d’une cigogne ! Vous avez envie de vous esclaffer ? Vous avez, pourtant, tort ! C’est Abdelmajid Chikhi, conseiller auprès de la présidence algérienne chargé des archives et de la mémoire lui-même qui a raconté cette histoire.
Mieux encore, Abdelmajid Chikhi aurait gardé une photographie du combattant pour la liberté « Bellarej » sur son téléphone portable ! Le haut commis de l’Etat algérien ne l’a pas montré, mais c’est pour éviter que les Français ne cherchent à se venger de la dépouille du brave « Bellarej ».
Quoi ? Les cellulaires n’existaient pas encore à cette époque ?
Si vous dîtes cela, c’est que vous êtes un réactionnaire pro-colonialiste qui n’a aucun respect pour le million et demi de « chouhadas » algériens (ce chiffre étant variable au gré de l’humeur des squatteurs à Al Mouradia).
Écoutez plutôt le récit épique de « Bellarej », cigogne sans peur sans reproche, parti à l’assaut du pavillon bleu-blanc-rouge qui a flotté sur l’Algérie pendant 132 ans, tel que narré par Abdelmajid Chikhi sur une chaîne de télévision algérienne (Youtube m’en est témoin).
Il fut une fois une cigogne, appelé « Bellarej » dans le patois des autochtones, qui avait élu domicile sur un toit quelque part au dessus d’une caserne en Algérie française.
Outré de voir le drapeau républicain des Francs croisés remplacer celui du Califat ottoman, après que le Dey turc leur a remis les clés d’Alger pour pouvoir déguerpir indemne avec femmes, enfants, esclaves et bagages, « Bellarej » s’est dit qu’il n’était pas question de se mettre à appeler les « Kouloughlis » des « Harkis ».
Il est vrai qu’il s’agit de dénominations qui désignent une même soumission aux conquérants étrangers, qu’ils soient Turcs ou Français, mais « Bellarej » a quand même estimé que le fanion français avait plus de couleur que celui de la Sublime Porte pour égayer son nid.
« Bellarej » prit, donc, son courage de ses deux ailes et s’en alla chaparder le drapeau tricolore flottant au dessus de la caserne. Mal lui en a pris !
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