Amélioration relative des équilibres macroéconomiques, détérioration des équilibres sociaux - Par Abdeslam SEDDIKI
Après la publication par le HCP du budget exploratoire pour l’année 2024, c’est le Ministre délégué chargé du budget qui se présente devant les deux commissions parlementaires des fiances pour présenter le cadre économique relatif à la préparation du projet de loi de finances pour l’année prochaine. De ces deux sorties qui viennent à quelques jours d’intervalle, se dégage la conclusion suivante : la situation macroéconomique de notre pays telle qu’elle ressort des principaux agrégats n’est pas si mauvaise qu’on le pense.
Ce redressement demeure toutefois fragile dans un contexte, marqué par de nombreuses incertitudes et risques tes que : l’accentuation des perturbations du secteur financier, l’augmentation du coût du crédit suite à l’adoption de politiques monétaires restrictives, le ralentissement de la croissance de l’économie mondiale, le maintien de l’inflation à des taux relativement élevés, la poursuite de guerre en Ukraine…
L’économie marocaine n’est pas à l’abri de ces perturbations. Elle en subit de plein fouet les conséquences, notamment au niveau de la contraction de la demande externe, qui viendraient s’ajouter aux contraintes internes comme les conditions climatiques défavorables, une demande interne atone, et un déficit de confiance des agents économiques en particulier des ménages dont le moral est toujours au plus bas.
C’est par rapport à ces données contraignantes qu’il conviendrait de lire les données avancées aussi bien par le HCP que par le Ministère des Finances.
Ainsi, l’économie marocaine devrait connaitre un taux de croissance relativement modeste de 3,4% dû principalement aux activités primaires (agriculture) et tertiaires (tourisme).
Les activités industrielles, à l’exception de l’automobile et dans une moindre mesure des industries agroalimentaires, connaissent des difficultés dues essentiellement à un ralentissement de la demande externe adressée au Maroc et à la persistance des tensions inflationnistes qui renchérissent les coûts de production et obèrent le pouvoir d’achat des consommateurs.
Par ailleurs, bien que l’inflation dégage une tendance à la baisse, elle demeure située à des niveaux relativement élevés particulièrement pour les produits alimentaires de base. On s’attend, en effet, à boucler l’année avec un taux d’inflation de 5,6%, soit un point de moins par rapport aux prévisions de Bank Al Maghreb annoncées le 30 juin dernier.
Au niveau des échanges extérieurs, on notera une augmentation légère du déficit commercial (2 MM DH) nonobstant une légère amélioration du taux de couverture des importations par les exportations passant de 60,9% en 2022 à 61,3% en 2023.
Toutefois, les transferts des RME et les recettes voyages qui enregistrent des niveaux records, contribuent ensemble à couvrir 73,6% du déficit commercial. De ce fait, le déficit du compte courant se situerait à 2,5% en diminution de 1 point par rapport à 2022.
Le HCP table sur un déficit beaucoup moins important au terme de l’année 2O23 : il ne devrait pas dépasser 0,8%. Par contre, les flux des investissements directs étranges se sont contractés de près de 12% contre une augmentation conséquente des investissements Marocains à l’étranger.
Dans l’ensemble, les réserves de change du pays permettent de couvrir près de 6 mois d’importions. Ce qui est conforté par la bonne tenue de notre monnaie nationale par rapport aux devises étrangères de référence.
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Powered by Ausha 🚀