Jalal Eddine Rûmî, « Mawlana » le soufi - Par Ali BOUALLOU
C’est l’un des plus grands mystiques de l’ère islamique. Né à Balkh ou Bactres dans l’actuel Afghanistan le 30 septembre 1207, et mort le 17 septembre 1273 à Konya en Turquie anciennement connue sous les appellations d‘Ikuna et Iconium.
Son œuvre principale se résume dans le « Mathnawî », une œuvre synthétique de thèses et antithèses de 25630 distiques commentant « ésotériquement » Coran et hadiths.
Au lieu de rédiger plusieurs livres sur différents sujets, Rûmi a conçu une seule et même œuvre sur tout ce qu’il estimait nécessaire d’expliquer.
Cette œuvre est une étude générale sur la pensée humaine et son origine.
C’est un enseignement de théologie islamique basé sur la poésie mystique musulmane en général et persane en particulier. Certains ont vu en cette œuvre un document de référence sur la psychologie sociale de son époque.
En tout état de cause, Rûmi surnommé Mawlana par ses paires, est un maitre spirituel subtil mêlant raison et éloquence, philosophie et théologie.
Malgré son mépris à l’égard des philosophes, les jugeant incapable d’accéder à la raison illuminée par la lumière divine, et son désaccord avec la pensée discursive, son texte fait référence à la philosophie grecque par l’évocation de Platon, d’Aristote et de la maïeutique Socratique. Il renvoie également à la pensée néo-platonicienne.
« Mathnawî » mentionne également les notions de la philosophie islamique et ses vingt-quatre catégories d’âmes, dont l’âme charnelle constitue l’égarement le plus conséquent pour le cherchant sur la voie de la réalité suprême ; car plus l’âme charnelle est forte, et plus la raison humaine est faible. Cela se matérialise par le péché, l’égarement, l’incroyance et la descente au degré le plus bas du monde matériel.
Pour fortifier ses sens intérieurs, il faut affaiblir ses sens extérieurs nous rappelle Rûmi. Notre existence est certes provisoire mais cela ne devrait en aucun cas nous empêcher d’annihiler son « moi » dans le « Soi » et notre être dans « l’Être » pour atteindre ainsi l’état de Fanâ ou comme dit Rûmi faire converger la volonté de soi avec la volonté divine.
Dès lors, le monde est considéré comme une prison et le corps comme une cage.
Ainsi, la mort devient libératrice. Elle est le seul moyen pour accéder à la félicité. Rûmi parle ici de la mort mystique, du petit « moi » pour faire émerger la partie divine en soi.
Pour Rûmi, la pensée créatrice correspond à « l’unité de l’existence » : l’être humain est séparé de son origine par la nature de son être transitoire. Il éprouvera toujours le besoin de retourner à son origine et de s’unir avec elle.
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