Al Jazeera se fait violence pour satisfaire le lobby algérien dans l"affaire Abdessamad Nasser - Par Jamal HAJJAM
Abdessamad Nasser, journaliste marocain au professionnalisme exemplaire et à l'intégralité irréprochable, qui officie à Al Jazeera depuis 25 ans, a tout bonnement été viré de la chaîne de télévision qatarie, victime d'un licenciement abusif. Motif : il a posté un tweet dans lequel il s'insurge contre une campagne diffamatoire menée par les médias algériens à l'encontre de l'honneur des femmes marocaines et qui accusent dans la foulée l’Etat marocain "d’exploiter l’honneur et la dignité de la femme marocaine".
Réagissant à ces attaques inqualifiables, Abdessamad Nasser s'est indigné sur son compte Twitter en ces termes : "Quelle insolence et effronterie sans précédents que tout cela ? Et quel vil comportement de la part de ceux qui n’ont nulle éducation, ni morale ? Vos médias haineux et envieux sont au plus bas niveau et ce que vous commettez comme actes est des plus répréhensibles et des plus blâmables !".
C'est cela donc son "crime", un tweet personnel, sur son compte personnel, qui traite d'un sujet qui concerne son pays et ses compatriotes face aux attaques haineuses des médias d'un pays tiers, l'Algérie en l'occurrence. C'est pourtant son droit le plus absolu qui n'affecte nullement son engagement professionnel avec l'entreprise qui l'emploie et ne touche ni de près, ni de loin, la chaîne Al Jazeera, encore moins le Qatar. Son acte relève tout simplement de la liberté d'expression qu'il a d'ailleurs fait valoir hors murs de la chaîne de télévision qatarie.
Voilà qui soulève avec insistance cette interrogation inévitable : "La décision inique de la chaîne Al Jazeera est-elle souveraine ?" sachant que Abdessamad Nasser a été tout d'abord sommé par le directeur de l'information de supprimer son tweet, injonction rejetée tout naturellement par le journaliste marocain attaché à sa liberté d'expression, avant que le directeur général de la chaîne ne le convoque en personne dans son bureau pour lui ordonner la même chose sous peine de licenciement. Peu de temps après, la direction a annoncé avoir mis fin au contrat de Abdessamad Nasser de manière unilatérale, ce dernier étant resté droit dans ses bottes.
En procédant de la sorte, la chaîne qatarie se fait violence et porte un sérieux coup à sa propre crédibilité et à ses slogans en matière de liberté d’expression, d’indépendance des journalistes et de défense de leur dignité qu'elle tourne, ce faisant, en devises creuses.
Il ne faut cependant pas tout un dessin pour comprendre que Al Jazeera a cédé aux pressions, d'abord du lobby algérien qui livre bataille contre les journalistes marocains au sein de cette télévision, ensuite de la part de la diplomatie algérienne qui a toujours cherché à imposer une ligne hostile aux intérêts du Maroc à l’intérieur d'Al Jazeera et dans ses contenus médiatiques.
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