Gouvernement Akhannouch et hausse des prix, incompétence ou connivence ? - Par Aziz BOUCETTA
Le gouvernement de l’Etat social se trouve actuellement dans un état très spécial. Triomphalement (et un peu trop précipitamment) formé sur un socle restreint de trois partis, RNI, PAM et Istiqlal, le voilà aujourd’hui qui semble tanguer sur ses fondations mal plantées, la solidarité gouvernementale n’étant plus qu’une vue de l’esprit, et le rejet populaire apparaissant de jour en jour marqué.
Il existe en effet une ligne de fracture qui s’élargit de jour en jour entre une population en attente d’une vie meilleure, comme celle qui avait été promise lors du dernier scrutin, et un gouvernement de plus en plus insupportablement technocratique.
La préoccupation majeure des gens, aujourd’hui, est celle des prix élevés des denrées alimentaires de base, qui menacent de s’étendre encore au-delà du mois de ramadan si rien n’est fait, et pas grand-chose n’est réellement faite.
En face, une cacophonie gouvernementale, avec des ministres qui jurent que tout est entrepris pour contrôler et sanctionner, un autre qui affirme ne pas identifier les spéculateurs et appelle à la délation, en plus d’admettre le plus clairement du monde que les mesures gouvernementales n’ont pas eu l’effet escompté, et d’autres encore qui expliquent contre toute vraisemblance que le gouvernement gouverne...
Pour faire simple et clair, l’inflation explose en février, passant à deux chiffres et ne semble pas prête à revenir à des niveaux acceptables, du moins pas grâce à l’action gouvernementale. Et le porte-parole de ce gouvernement, Mustapha Baitas, n’a rien trouvé de mieux pour se défendre qu’un aveu d’impuissance, reconnaissant que « les mesures que le gouvernement a prises n’ont pas atteint l’objectif que nous ambitionnions ».
Quelles étaient ces mesures ? Principalement la chasse aux spéculateurs et la quasi interdiction d’exporter certains produits agricoles. Et quelles sont les causes de cette hausse des prix des produits alimentaires de base ? Le temps chaud, le grand froid, les spéculateurs, encore une fois, et l’export de produits manquant sur le marché domestique.
Soit, mais ces causes ont toujours existé. Quelle est donc la différence entre la situation des années précédentes et celle d’aujourd’hui ? Abdellatif Ouahbi apporte un début de réponse lorsqu’il exprime son étonnement face « aux pressions exercées par certaines gens... ».
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