Physique quantique et philosophie - Par Ali BOUALLOU
De prime abord, il n’est pas évident de trouver les points de convergences entre la science du futur qui a souffert d’incertitudes et d’approximations depuis sa découverte, la physique quantique, et la discipline des sciences humaines qui met fin aux certitudes depuis la nuit des temps, la philosophie.
Mais en y regardant de plus près, il y a lieu de trouver quelques similitudes troublantes.
La mécanique quantique a commencé par la découverte de la dualité onde-particule dans l’étude de la lumière. Ce qui est considéré comme étant des particules (atomes, électrons, protons, neutrons) doivent aussi être vus comme des ondes. Une seule entité est à la fois une particule et une onde.
En philosophie, ce principe dualiste existe mais il est traité différemment. Le dualisme philosophique met en exergue deux principes inflexibles et indépendants, le sensible et l’intelligible, la matière et l’esprit, le bien et le mal…C’est l’existence des contraires en toute chose.
La mécanique quantique est une série d’équations mathématiques qui permet une description correcte du réel. Ce formalisme mathématique a été élaboré par Einstein, Heisenberg, Schrödinger et Dirac. Il a donné lieu à un espace mathématique abstrait appelé « espace de Hilbert ».
La mécanique quantique a pour principes premiers la superposition, l’intrication et le principe surprenant de « non-localité » qui en découle : ce qui est modifié près de soi, modifie ce qui est loin de soi et aussi loin qu’on le veuille. En d’autres termes, deux particules qui interagissent à distance, et quelque soit cette distance, forment un ensemble inséparable.
Cela rappelle étrangement la maxime de la Table d’émeraude d’Hermès Trismégiste, père des philosophes : « Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas. ». Ce sont les notions de transcendance et d’immanence qui mettent en relation les mondes visible (bas) et abstrait (haut).
Plus concrètement, l’intrication d’un plus grand nombre d’objets quantiques permettra l’élaboration de l’ordinateur quantique du futur. Il n’est plus question de « bits » mais de « qubits » que l’on intrique.
Si le bit est l’unité de base en langage binaire (0/1), le bit quantique c.à .d. le qubit intriqué peut valoir n’importe quelle combinaison de 0 et de 1. Il peut prendre ainsi une infinité de valeurs et donc traiter une quantité incommensurable de données.
De nos jours, l’ordinateur quantique existe mais en version dégradée de quelques centaines de bits quantiques. Cette limitation permet d’ores et déjà d’obtenir des résultats qui demandent un temps de calcul monumental sur un ordinateur classique. L'état actuel de l'informatique quantique est appelé « noisy intermediate-scale quantum » connu par l’acronyme NISQ.
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