Sam Davies, navigatrice solidaire, "à sa place sur la ligne de départ"
Si la voile est un atavisme familial chez Samantha Davies, elle se voyait plutôt imaginer ou construire les bateaux, pas franchement naviguer dessus : « Je ne me sentais pas capable ».
Et puis un jour Tracy Edwards monte un équipage pour aller défier le chrono autour du monde ; exclusivement des femmes. L’emblématique skippeuse britannique, la seule, alors, à avoir mené un bateau entièrement féminin dans la Whitbread, envisage de faire ce Trophée Jules Verne sur l’ancien Enza de Peter Blake. Samantha Davies répond à l’appel : comment passer à côté de son héroïne et de ce bateau mythique ? « J’étais la moins expérimentée, j’y allais avec des étoiles dans les yeux, cette skippeuse, sur ce bateau… Il y avait peu de navigatrices et finalement ça a été une chance pour moi, j’ai été prise ».
Ça lui a donné SA chance ; nous sommes en 1998. De cette expérience Sam Davies apprend la peur en mer, la navigation autour du monde, la déception d’une avarie qui fiche tout en l’air, la joie d’avoir été sur les temps du record d’Olivier de Kersauson qui fera taire ceux qui les prenaient pour des folles, s’inspire de Tracy Edwards en meneuse de troupe… Elle sera navigatrice.
Dix ans après, premier Vendée Globe, elles sont deux femmes sur la ligne de départ « ça ne m’a jamais fait me poser de questions, je me sens à ma place, c’est quand on me le fait remarquer que je me dis : ah oui peut-être que ce n’est pas tout à fait normalqu’il y ait si peu de filles »… elle terminera 4e, meilleure performance d’une femme après Ellen Mac Arthur, 2e en 2000.
Elle nous raconte cette période plus difficile, où elle perd son sponsor après ce Vendée qui s’avèrera être un moment heureux : elle tombe enceinte « C’était finalement le meilleur moment. Après… il faut gérer aussi car il y a un moment où ton ventre ne rentre plus dans ta salopette de nav’ ».
Elle répond simplement « non » à la question : as-tu changé ta façon de naviguer une fois devenue maman ? « Je ne suis pas quelqu’un qui prend des risques ». Elle nous raconte la force et l’importance de son entourage pour mener une telle carrière et gérer le quotidien. Comment elle implique son fils dans sa vie de skippeuse.
A 48 ans, Samantha est même « la maman » au sein de la classe imoca pour les femmes « j’ai créé un groupe whatsapp pour qu’on échange entre filles ». Elle ne sait que dire des quotas mais se pose la question d’un trophée de la meilleure femme dans des courses comme la Solitaire du Figaro ou le Vendée Globe - tellement dures physiquement.
Elle témoigne d’autre chose, aussi : la grande solidarité féminine qui existe dans la course au large et les avancées que ce sport est en train de réaliser pour plus d’équité.
Navigantes est animé par Hélène Cougoule et produit par Tip & Shaft.
Post production : Grégoire Levillain
Générique : All the summer girls
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